Blogue. Hier soir, en lisant le rapport annuel de Google, j’ai réalisé que j’ai probablement été trop sévère avec les dirigeants par le passé.
À maintes reprises, j’ai émis des réserves (le mot est faible) quant à leur gestion du capital. Il faut dire qu’avec leurs 35 milliards de dollars (G$) en encaisse, dans un secteur qui n’a jamais gâté ses actionnaires, il y a de quoi à au moins s’inquiéter.
Sauf que si on regarde la politique de rémunération chez le géant de la recherche Internet, on peut se consoler. Par exemple, depuis trois ans, les trois principaux dirigeants (Eric Schmidt, Larry Page et Sergey Brin) ont été payés 1$US ! De plus, les trois n’ont aucune option !
On ne voit pas ça souvent. Vous me direz qu’ils ne font pas pitié, qu’avec leurs actions, ils sont déjà milliardaires. Vous avez raison et c’est justement pour cette raison qu’il est irrationnel de leur accorder de nouvelles options, comme c’est le cas chez la plupart des sociétés ouvertes qui ont encore leur fondateur comme président.
Les conseils d’administration lorsqu’ils accordent des options à ces fondateurs, sous le prétexte que cela les motivera, font un affront au bon sens. En fait, ils font avaler de la merde à leurs actionnaires.
Par ailleurs, Google a unilatéralement décidé d’accorder une augmentation salariale de 10% à tous ses employés dès le premier janvier. Ce que Wall Street n’a pas vraiment aimé (ce qui a affecté les marges bénéficiaires du premier trimestre). Ma première réaction a été également mitigée, ayant peur que la direction perde le contrôle de ses dépenses.
Mais avec un peu de recul, ce n’est pas une mauvaise idée. Que la société décide de partager sa richesse avec ses employés est sensé, surtout dans un contexte où ces derniers sont le capital crucial à son développement. C’est préférable en tout cas à la perception, beaucoup trop répandue, que ce sont les dirigeants qui accaparent tout l’argent d’une entreprise.
En lisant son rapport annuel, on réalise que Google a encore un potentiel élevé de croissance, La société californienne ne réalisera ce potentiel que si elle réussit à attirer et à garder les employés les plus compétents et les plus motivés. Dans ce sens, bien les traiter est vraiment dans l’intérêt des actionnaires.
Bernard Mooney