Le paradis des escrocs
Autre argument : il n'y a aucun marché secondaire pour revendre ces titres de sociétés privées. Et, si un tel marché se développe, il faut s'attendre à ce qu'il soit peu efficace, peu liquide et coûteux.
Ah, oui ! N'oubliez pas les frais. Le site Kickstarter facture 5 % sur les fonds levés pour un projet et Indiegogo, au moins 4 %, en plus d'un 3 % pour les frais de traitement de carte de crédit. Aimeriez-vous que votre courtier vous facture 500 $ lorsque vous achetez 10 000 $ en actions d'IBM ?
Tout cela pour démontrer que les chances de l'investisseur sont minces, dans un monde idéal. Pourtant, il ne faut pas oublier que ce genre d'initiatives attirera, les entrepreneurs les plus véreux de la planète, reniflant des dollars faciles à soutirer aux plus naïfs de notre société.
On va trop loin dans la démocratisation financière. Sans mentionner le fait qu'on introduit une grande contradiction dans les marchés financiers. Les sociétés ouvertes sont de plus en plus réglementées, et d'un coup de baguette législative, on déréglemente les petites sociétés privées... Wow ! C'est un peu comme si, pendant que la main droite du législateur flatte l'épargnant avec ses règles de plus en plus sévères, sa gauche tentera de le poignarder dans le dos. Et elle réussira !