Un black swan, ou cygne noir, réfère à un événement imprévisible. Photo: Shutterstock
On s’est souvent moqué des sportifs et des commentateurs sportifs avec leurs expressions souvent ironiques pour ne pas dire ridicules comme le proverbial «il a donné son 110%». Mais le monde boursier n’est pas en reste...
Il y a de nombreuses expressions carrément irrationnelles comme celle qui tente d’expliquer la baisse importante d’un titre ou d’un indice en disant que les acheteurs sont disparus. Faudrait se rappeler qu’à chaque transaction, il me semble qu’il y a un acheteur et un vendeur, non ?
Autre exemple : une société publie des résultats conformes aux attentes et le titre baisse. On pourra lire pour expliquer cette fluctuation que les analystes s’attendaient à ce que l’entreprise surpasse les prévisions. Ce qui est loufoque quand on sait que si les analystes s’attendaient à cela, c’est donc devenu la nouvelle attente, à moins qu’on ait oublié ce que signifie le mot «attente».
J’ai tendance à ressentir des frissons lorsque je lis ou entends un analyste ou un gestionnaire déclarer que le risque à la baisse de tel titre est limité. J’ai appris avec la dure expérience que le risque à la baisse d’un titre est toujours plus élevé qu’on pense.
Dans le cas de bien des titres spéculatifs, même déprimés, leur risque de baisse est en fait de 100%. Vaut mieux accepter cette réalité froidement que de s’enfouir la tête dans le sable.
Voici d’autres expressions répandues assez ironiques :
«Nous préférons attendre car il y a trop d’incertitude…»
Vraiment génial, exactement comme au début de 2000 lorsque tout le monde était certain que la Bourse était le placement par excellence. La seule certitude c’est qu’il y a toujours des incertitudes, sauf au sommet parfait lorsque l’euphorie nous fait oublier la réalité.
«La société a «raté» les prévisions des analystes.»