Nous sommes tous au courant du séisme survenu récemment en Haïti qui a causé des dizaines de milliers de décès, au moins autant de blessés et qui a détruit la plupart des infrastructures du pays. Les secours et l’aide humanitaire sont en chemin, ce qui devrait améliorer la situation. Mais la situation n’est pas la même pour tous.
Au même moment, CNN rapportait que la compagnie Royal Caribbean Cruise Line (RCCL) avait choisi de maintenir ses escales prévues en Haïti où elle possède un terminal de croisière aménagé à la manière d’un paradis idyllique. Afin de faire sa part devant ce désastre, la compagnie a décidé de faire un don d’environ $ 1 000 000.00 et d’envoyer des provisions de pain de riz et d’autres aliments sur l’Île.
Du point de vue éthique, il me semble étrange que, même en dépit de son don et de ses actions, Royal Caribbean Cruise Line ait décidé de maintenir son escale à Haïti et d’offrir à ses vacanciers la possibilité de s’amuser en se baignant dans une lagune et en se faisant faire des tresses des Antilles par les riverains alors qu’à quelques kilomètres de là les morts étaient empilés par milliers. Je trouve la décision de RCCL douteuse d’un point de vue éthique et je ne crois pas qu’un don, quel qu’il soit, dédouane qui que ce soit de l’exercice du respect et du bon goût devant une tragédie.
De mon point de vue, je crois que RCCL a bien fait en faisant ses dons mais je crois aussi qu’elle aurait du exercer une certaine retenue devant l’ampleur de la tragédie et éviter l’escale à Haïti.
L’argument avancé par RCCL à l’effet que les riverains ont bénéficié des dépenses faites par les vacanciers ne tient pas la route. Haïti n’est pas une vente trottoir, c’est une zone sinistrée.
Institut québécois d’éthique appliquée
