BLOGUE. Il y aura bientôt une semaine que Monsieur Raymond Bachand, notre estimé ministre des finances, a déposé son premier budget. Celui-ci a été accueilli avec quelques louanges mais, surtout, avec des briques lancées par les contribuables et les groupes de pression qui les représentent.
Pourtant, une semaine plus tard, on entend moins parler des mesures impopulaires contenues dans le budget. Le temps fait son œuvre. Le tout sera bientôt oublié. Les contribuables continueront de contribuer et tout rentrera dans l’ordre, comme si de rien n’était. Pour ma part, depuis le dépôt du budget, j’analyse l’ensemble de l’œuvre et je ronge mon frein. J’ai beau tenter de penser autrement, en ce qui me concerne, le budget n’est rien de moins que scandaleux.
Il remet en question l’ensemble des acquis et le pacte social tacite convenu lors de la Révolution tranquille. À cette occasion, les québécois s’étaient fait promettre qu’en échange du taux d’imposition le plus élevé du Canada ils recevraient de nombreux services sans coûts additionnels. Cette entente a été rompue par le budget de monsieur Bachand. Non seulement les services reçus actuellement (santé, routes, travaux publics) sont-ils rendus dans des conditions difficiles et coûtent-ils plus cher qu’ailleurs au Canada, il faudra en plus que le citoyen, pour ajouter la blessure à l’injure, puise davantage dans sa poche pour financer le déficit. Pas pour améliorer les services. Pour financer le déficit…
« Je crains vos silence et non pas vos injures », disait Andromaque.
Où sont les ténors de l’opposition officielle et ceux de la Révolution tranquille lorsque l’on en a besoin?
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