Vous souvenez-vous du Japon ?

Publié le 12/04/2010 à 16:10

Vous souvenez-vous du Japon ?

Publié le 12/04/2010 à 16:10

Par Paul Dontigny Jr

Blogue.

Je me souviens très bien du Japon vers le début de ma carrière (1986 comme courtier au détail).  C’était le pays qui avait auparavant fabriqué toutes sortes de bébelles qui brisaient tout le temps. 

On retournait les objets et si en dessous c’était écrit « made in Japan », on riait un peu et on savait que c’était Cheap.  Ils fabriquaient justement le genre d’objets que l’on peut retourner.

Mais tout d’un coup, d’un jour à l’autre, ils fabriquaient les meilleures technologies électroniques et les meilleures voitures.  Ils avaient le plus grosses banques, les plus importantes compagnies d’assurances et les plus puissants conglomérats.

Ils étaient excessivement travaillants et gagnaient moins que nous.  La population japonaise n’avait que très peu de dette.  Ils avaient perdu la 2iè guerre mondiale…

Ils ont eu à se rebâtir beaucoup lus que nous.  Ils n’avaient plus le droit de dépenser une bonne partie de leur capital en armement ou en augmentation de troupes de guerre.

Ils étaient efficaces et nos dirigeants Nord-Américains allaient dorénavant visiter les industries japonaises pour comprendre le Just in time, la robotique, l’efficacité et l’informatisation de toutes les étapes de l’approvisionnement, de la production, de la distribution et de la comptabilité.

Ils avaient accumulé d’énormes liquidités et en plus de financer les États-Unis, ils commençaient à acheter un peu de tout : Du terrain, de l’immobilier, des usines et même des compagnies américaines entières. 

Et puis vint l’apogée : Ils achetèrent ou proposèrent d'acheter le prestigieux golf Pebble Beach, le Rockfeller Center  et l’Empire State Building, au même moment refusant de laisser les américains pénétrer le marché japonais des automobiles. 

Je ne me souviens plus si toutes les transactions furent conclues, mais les américains décidèrent que c’en était assez !  Ils se mirent à bloquer les transactions d’achats des japonais car ils craignaient que le « Japon achète les États-Unis ».  Le Japon fut accusé de toutes sortes de choses (vraies pour la plupart) concernant le manque d’ouverture du Japon aux investisseurs, citoyens et compétiteurs étrangers …

Et puis se produisit le Crash de 1987 et la déstabilisation des conglomérats Japonais (Kieretsu).  Le Crash semblait avoir trouvé sa source au Japon car le marché tomba en premier lieu à la Bourse de Tokyo.  Mais le Japon rebondit mieux initialement que les autres.

C’est en 1989 que le sommet de la bourse fut atteint pour ce pays qui était maintenant devenue une armée de travailleurs capitalistes acharnés à dominer le monde, et qui n’avait pus à se soucier de guerres.

D’environ 40 000, l’indice Nikkei a fluctué beaucoup depuis et se retrouve maintenant 20 ans plus tard à 11 250.  Si vous aviez investi votre Reer de 400 000 Yen dans cette puissance mondiale montante et deuxième économie mondiale en 1989, vous auriez aujourd’hui 112 500 Yen plus les dividendes.

Ma mémoire sur le Japon a été rafraichie par le fait que chaque jour nous voyons la Chine acheter de nouvelles compagnies ou de nouvelles commodités partout dans le monde.  La Chine est pays dont la situation rappelle le plus celle du Japon de 1989.  Un exportateur montant, ancien fabriquant d’objets simplistes à faibles prix, ayant une population économe, dont la qualité des produits s’améliore, qui finance les États-Unis, et qui achète de plus en plus de compagnies représentant des grandes marques (Volvo par exemple), etc.

Il y a aussi des différences majeures comme entre autres le degré d’industrialisation du pays, sa démographie actuelle et future, le danger de problèmes sociaux internes, le parti communiste, et la culture.  Le souci du dé.tal et de la qualité sont très probablement différents et le resteront.

Le point commun principal en résumé est la crainte que le Chine devienne un pouvoir financier, industriel et militaire qui pourrait supplanter les États-Unis.  On commence à voir un certain inconfort populaire et politique face à certaines transactions d’acquisitions par la Chine.

Je ressens personnellement cet inconfort mais je crois que nous devrions laisser la Chine acheter ces actifs, qui sont très probablement à des prix de bulle spéculative encore … Rappelez-vous de ce qui se produisit au Japon après sa vague d’acquisitions à des prix trop élevés qui avaient été à notre insu financés par de la dette.

Alors dites-moi votre avis : devrions-nous augmenter le protectionnisme ?

Paul Dontigny Jr, M.Sc., CFA

 

 

 

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