Une récession? On n'a pas le temps!

Publié le 21/10/2011 à 09:58

Une récession? On n'a pas le temps!

Publié le 21/10/2011 à 09:58

Par Martin Provencher

BLOGUE. Nous vivons (nous courons) à l’ère de l’information. Je suis abonné à suffisamment de journaux, revues et magazines pour embourber mon casier postal en trois jours. À cela s’ajoutent Internet, les alertes Google, les livres, les reportages et tout le reste. Les chiffres, les statistiques, les analyses et les données en tout genre c’est très bien, même essentiel. Cependant, en sortant du bureau pour réaliser des projets immobiliers, par nos interactions avec du vrai monde, nous réalisons une véritable étude de marché. Voici quelques-unes de mes récentes constatations :

Sur trois démolisseurs, celui qui a proposé le meilleur tarif avait plus d’un mois de travail devant lui. À l’approche de l’hiver, c’est énorme m’a-t-il dit et ce malgré un ralentissement dans son secteur en raison des difficultés administratives pour obtenir les permis nécessaires.

Du côté des électriciens, le premier contacté a mis deux semaines juste pour rendre sa soumission tellement, de son propre aveu « il n’a pas le temps de faire du bureau ». Finalement j’ai dû en contacter d’autres. Cette fois, sur trois messages laissés (personnes n’a le temps de répondre), un seul a retourné mon appel le soir même. Après lui avoir expliqué notre besoin, ce dernier m’a répondu qu’étant en pré-retraite et comme il a déjà deux maisons à compléter, nous avions le choix entre attendre un bon trois semaines ou se passer de ses services. Deux jours plus tard, je reçois un autre retour d’appel (de sa conjointe en fait, lui n’a pas le temps de rappeler), pour m’annoncer que cette semaine c’est impossible, trop de boulot, et qu’ensuite, ils seront en vacances pour deux semaines.

Le bucheron de son côté est en vacances pour trois semaines au Magreb. Vous conviendrai avec moi que ce n’est ni la destination choisie ni la durée habituelle des vacances de quelqu’un dont les affaires ne vont pas bien.

L’ingénieur forestier, comme c’est un ami, me donne certain de ses samedis, c’est tout ce qui lui reste de disponibilité.

Notre infographiste me montrait la machine dernier cri dans laquelle il vient d’investir tout en refaisant entièrement l’aménagement intérieur de ses bureaux. Lui aussi est continuellement « dans le jus »!

Les arpenteurs, peu importe la région où je fais affaires, Mauricie, Lanaudière, Centre-du-Québec ou Bois-Francs, même phénomène, surchargés de demandes et de contrats. C’est à un point tel que je ne négocie plus (ou presque) les tarifs qui me sont proposés lorsque ceux-ci avoisinent ceux du marché, j’insiste plutôt sur la disponibilité et la rigueur dans la gestion des échéanciers et des délais de réalisation des travaux convenus.

En somme, les données écrites font état d’un possible ralentissement économique et d’une baisse des mises en chantier. Est-ce une constatation ou simplement une crainte annoncée? Sur le terrain, la réalité est que les carnets de commandes des entrepreneurs sont pleins tout comme les agendas des divers professionnels.

Mauvaise gestion ou simplement tellement de contrats qu’ils laissent les clients leur courir après? Il est sans doute possible que certains manquent d’organisation ou pourraient améliorer leur gestion du temps. Il est très certainement réaliste également de penser que la rareté de la main-d’œuvre, depuis si longtemps annoncée, commence à se manifester. À moins que la cause de toute cette surcharge de travail soit due à un mauvais arrimage des formations subventionnées par rapport aux besoins du marché du travail? Une chose est sûre, entre ce que je lis dans mon journal et ce que je vis sur le terrain, il y a un décalage et c’est tant mieux!

Martin Provencher, auteur-conférencier en immobilier

www.martinprovencher.com

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