Une hypothèque jusqu’à la retraite
Selon le dernier coup de sonde réalisé par la Banque Royale, un canadien sur trois, âgé de 55 ans et plus, ferait face à un solde hypothécaire avec un amortissement restant de 16 ans. Rien de moins!
Faisant confiance à la méthodologie utilisée habituellement par la RBC, comment alors expliquer qu’autant de gens à l’âge d’envisager la retraite soient encore enchainés à un boulet financier aussi imposant?
Première hypothèse, le syndrome de la surconsommation a atteint également cette clientèle, qui a l’instar du commun des mortels, a utilisé une partie de l’équité sur leur résidence pour se payer un tas de trucs. C’est bien possible! Il serait donc éventuellement faux de croire qu’au moment de se retirer de la vie active (professionnellement) que les besoins financiers diminuent à 70% de ce qu’ils étaient…
La deuxième hypothèse que j’entraperçois concerne ceux qui, à l’approche de la retraite, réalisant que leur fonds de pension sera loin de suffire pour maintenir leur niveau de vie, ils sont légion, ont choisi d’emprunter sur leur propriété pour investir et tenter de bonifier leurs placements de retraite. Nous en connaissons tous qui ont utilisé cette stratégie. Par contre, si certains ont eu le flair d’acheter un immeuble à revenus en 1999 et sentant la soupe chaude, de le revendre à profit la semaine dernière, ce qui leur permettra de rembourser le solde de l’hypothèque de leur résidence tout en investissant le reste dans leur fonds de pension, plusieurs, on s’entend, n’ont pas eu cette veine. Dans ce cas, pas d’écran géant sur le mur du salon ni de rutilante voiture neuve dans l’entrée… ni malheureusement de revenus de placement bonifiés. Seulement un solde hypothécaire à payer jusqu’à 71 ans, soit l’âge de la retraite qui sera un jour instauré si ça continu!
Martin Provencher, auteur-conférencier en immobilier
