La présidente du Conseil de la science et de la technologie, Sylvie Dillard, souhaite que les programmes d'aide du gouvernement offrent aussi de l'accompagnement aux entreprises.

Les affaires-Les PME ont accès à peu de sources de financement pour leurs projets d'innovation. Pourquoi ?

Sylvie Dillard-Le marché des capitaux leur est à toutes fins utiles fermé. Les banques refusent de faire des évaluations coûteuses pour de petits projets et se plaignent que les PME leur fournissent peu de renseignements. C'est pourquoi le soutien gouvernemental aux PME est crucial. Notre enquête montre que ces dernières apprécient les programmes de prêts et de garanties de prêts. En revanche, quand on leur parle de programmes d'aide fiscale ou de subventions, elles grimpent dans les rideaux. Elles les trouvent trop compliqués et trop difficiles à mettre en place.

Les affaires-Quelle est la solution ?

Sylvie Dillard-Il faut revoir l'aide gouvernementale. À l'heure actuelle, l'État québécois apporte son soutien surtout par des mesures fiscales, sous forme de crédits d'impôts. Les PME utilisent peu ces programmes et cette aide n'est pas ponctuée en fonction de la qualité du projet. Il y a peut-être un rééquilibrage à faire entre l'aide fiscale et les subventions. Par ailleurs, il faut réduire le nombre de programmes de subventions et faire en sorte qu'ils soient mieux arrimés aux besoins de l'entreprise. Autrement dit, offrir une aide plus intelligente. Ce dont les PME ont besoin, c'est d'accompagnement. Pourquoi les programmes n'en offriraient-ils pas ? De plus en plus de pays suivent cette voie.

Les affaires-À quel genre d'accompagnement pensez-vous?

Sylvie Dillard-Le gouvernement de la Saskatchewan vient de créer l'agence Innovation Saskatchewan, chargée de gérer les programmes d'aide et d'accompagner ses bénéficiaires dans des projets d'innovation. Les PME ont accès à des conseillers compétents qui savent comment les choses se passent dans la réalité. Pourquoi pas une Innovation Québec ? L'aide québécoise aux entreprises est généreuse, mais c'est la nature de l'intervention qu'il faut revoir. Nous ne sommes pas sûrs d'avoir tous les instruments ni les meilleurs.