Pour être créatif, il faut être soi-même

Publié le 19/05/2012 à 00:00

Pour être créatif, il faut être soi-même

Publié le 19/05/2012 à 00:00

Juste avant la période des Fêtes, je suis tombé en panne pendant la rédaction de mon livre. J'avais presque terminé, mais je n'étais pas satisfait de son contenu global. Selon moi, je pouvais aider davantage les investisseurs.

À ce moment, j'ai amorcé un nouveau chapitre intitulé «L'importance de l'intuition».

Or, si vous consultez mon livre Maîtriser les démons de la Bourse, vous constaterez qu'il n'y a aucun chapitre à ce sujet. En effet, j'ai choisi de ne pas aborder ce thème.

Je me suis rendu compte que parler d'intuition ouvrait une porte dangereuse à bien des investisseurs. Il est facile de tomber dans le piège du mysticisme et de faire croire aux gens qu'ils peuvent se lever un matin avec l'intuition que c'est le bon moment d'investir dans tel titre ! Réussir en Bourse est plus difficile que cela, et faire croire l'inverse, même si cela semble attirant, sert mal mes lecteurs.

Cela ne m'empêche pas d'être convaincu que la créativité occupe une certaine place dans le travail de l'investisseur. Lorsque vous commencez à vous intéresser au marché boursier, vous êtes attiré par de nombreuses approches. Par exemple, à mes débuts, j'ai étudié l'analyse technique. Avec le temps, en développant mes connaissances, j'ai abandonné celle-ci. Le krach de 1987 a provoqué une prise de conscience et m'a poussé à retourner à l'école. Je suis ainsi devenu un investisseur fondamental à long terme, influencé par Warren Buffett et Benjamin Graham. À certains moments, j'avoue que je me suis peut-être trop laissé influencer par M. Buffett. Il est sain de s'inspirer des meilleurs. C'est toutefois une erreur de copier un autre, peu importe qui.

Il reste que j'ai élaboré mon approche personnelle, que j'applique à ma façon sur les titres et les secteurs qui font mon affaire.

Et c'est là, selon moi, que s'exprime toute ma créativité. D'abord, dans les détails de mon approche de placement qui me va comme un gant. Il m'a toutefois fallu de nombreuses années pour la tailler sur mesure. Ensuite, dans la façon dont je la mets en pratique. Et c'est là que se retrouve probablement la plus grande fascination.

Le feeling

En effet, lorsque je partage avec d'autres investisseurs des idées de placement, je suis surpris de constater comment nos points de vue divergent : tel titre ou tel secteur peut laisser un investisseur complètement indifférent, alors que j'y vois tant de potentiel.

C'est un phénomène que je peux expliquer seulement en partie. Cette différence peut venir de notre expérience personnelle. Par exemple, le secteur pharmaceutique m'attire. Outre les raisons économiques (demande peu dépendante de la croissance économique, belle rentabilité, etc.), il y a peut-être le fait que j'ai, jadis, caressé le rêve d'être biologiste. Les sciences de la vie m'ont toujours fasciné.

De plus, en 1994, tout le secteur pharmaceutique est devenu une grande occasion de placement, alors que le gouvernement américain a menacé l'industrie de contrôler le prix des médicaments. Menace qui ne s'est pas concrétisée. Les titres des grandes pharmas, assommés par ces craintes, ont par la suite procuré des rendements exceptionnels... dont j'ai profité.

Je reste donc un peu marqué par cette époque. Enfin, tout le savoir accumulé me sert aujourd'hui lorsque vient le moment d'analyser un titre pharmaceutique.

Malgré cela, je reste fasciné par les différences de nos réactions personnelles face à certains titres et certains secteurs. Je me rappelle qu'il y a quelques années, un gestionnaire disait souvent : «Je n'ai pas de feeling pour ce titre», lorsqu'on lui décrivait ce qui semblait une belle occasion de placement. Vous conviendrez qu'il est frustrant de se faire répondre de la sorte après avoir montré que le titre en question a beaucoup de potentiel.

Se donner un avantage concurrentiel

Pendant votre carrière d'investisseur, vous serez attiré, sans toujours pouvoir l'expliquer, par des titres et par des secteurs. C'est votre individualité qui s'exprime. Tant que vous faites toujours votre travail d'analyse en respectant tous vos critères de sélection, laissez libre cours à votre créativité.

Avec le temps, cette expression créative pourrait vous donner un avantage concurrentiel important. En effet, en vous poussant à approfondir certains secteurs, vous acquerrez une plus grande connaissance de ceux-ci.

Vous aurez ainsi l'avantage par rapport à d'autres investisseurs qui n'ont pas cette expérience.

DE MON BLOGUE

Investissement

Buffett continue d'acheter

En lisant ces lignes, dites-vous que Warren Buffett est en train d'acheter un de ses titres préférés.

Tandis que toute l'attention est tournée vers l'Europe, le grand investisseur a déclaré à CNBC le 7 mai qu'il avait acheté des actions de deux sociétés le vendredi précédent et qu'il en ferait de même lundi. Ce sont deux titres qu'il a déjà en portefeuille.

Il a investi 60 M$ US vendredi, tandis qu'il ne veut pas acheter plus de 10 % du volume quotidien d'un titre. «Je crois que les actions sont très intéressantes à long terme», a-t-il précisé.

Lors de l'assemblée annuelle de Berkshire Hathaway à Omaha, le 5 mai, Warren Buffett a exprimé son optimisme quant aux perspectives de sa société, cette année et à long terme.

Selon vous, quels titres Warren Buffett continue-t-il d'acheter ?

Vos réactions

«Tesco, en Angleterre, serait mon choix. C'est un détaillant qui a des difficultés temporaires.»

- lifeisgood

«Mes choix vont pour Wal-Mart et peut-être IBM.»

- SB

«Je pencherais pour American Express et Coca-Cola.»

- Patrick

bernard.mooney@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/bernard-mooney

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