Le secret de John Templeton pour faire de l'argent en Bourse

Publié le 04/09/2010 à 00:00

Le secret de John Templeton pour faire de l'argent en Bourse

Publié le 04/09/2010 à 00:00

Avant de partir en vacances, j'ai fait sur mon blogue un compte rendu de l'évolution des marchés boursiers au premier semestre. Je l'ai conclu en mentionnant que je demeurais optimiste quant aux perspectives des actions à long terme.

Un lecteur a réagi de la façon suivante : " Vous avez peut-être raison, mais je préfère attendre que le contexte économique soit meilleur avant d'investir. " Un autre lecteur m'a posé cette question : " N'êtes-vous pas inquiet du niveau d'endettement des consommateurs et des gouvernements des pays développés ? "

Je comprends très bien la réaction de ces lecteurs. En effet, les nouvelles économiques et financières, particulièrement celles provenant des États-Unis, portent plusieurs personnes à croire qu'il faut être un peu fou pour investir en Bourse actuellement.

Ce que John Templeton vous répondrait

Monsieur Tout-le-Monde peut réagir ainsi sans problème, mais pas un investisseur qui a une approche à long terme.

Au lieu de vous expliquer pourquoi, je vais laisser John Templeton, l'un des plus grands gestionnaires de portefeuilles de l'histoire, le faire à ma place.

Pendant mes vacances, j'ai lu Investing the John Templeton Way, de Lauren C. Templeton (nièce de John Templeton) et Scott Phillips, publié aux éditions McGraw Hill. En tant que chroniqueur financier, j'ai trouvé une partie ennuyeuse, car les auteurs expliquent en détail des concepts de base comme le ratio cours-bénéfice et le rôle de la Réserve fédérale. Par contre, une autre partie de l'ouvrage m'a fasciné, car on y raconte l'extraordinaire carrière de John Templeton (1912-2008).

Je connais bien M. Templeton, car j'ai eu le grand plaisir de l'interviewer à quelques reprises en tant que journaliste financier. Le livre m'a permis de me retremper dans ses principes et dans sa façon d'investir. Et j'ai réalisé à nouveau à quel point l'approche du fondateur des fonds Templeton était brillante et est encore pertinente de nos jours.

Un principe bien simple

M. Templeton a réussi son premier grand coup en 1939, en investissant 10 000 $ US pour acheter 104 titres qui s'échangeaient à moins de 1 $ US à la Bourse de New York. Quatre ans plus tard, il avait quadruplé son capital.

Soixante ans plus tard, il a empoché plus de 90 millions de dollars en vendant à découvert 84 titres technologiques. C'était en mars 2000, lors de la bulle techno.

Ces deux exemples montrent bien pourquoi John Templeton est devenu milliardaire : il a appliqué toute sa vie le principe bien simple qui consiste à acheter des actions lorsque les marchés sont pessimistes, et à vendre lorsque l'optimisme est à son maximum.

M. Templeton disait souvent : " Les gens me demandent toujours quels marchés présentent les meilleures perspectives. Ce n'est pas la bonne question. La bonne question est : quels marchés présentent les perspectives les plus sombres ? "

Voilà la clé pour réussir en Bourse. Lorsque les perspectives économiques sont bonnes, tout le monde le sait. Les cours boursiers en tiennent alors parfaitement compte.

De l'euphorie à la déprime

Par exemple, en 1999, tout le monde savait que l'économie allait bien et qu'Internet allait révolutionner nos vies. L'évaluation du marché boursier reflétait ces perspectives : l'indice américain S&P 500 valait alors près de 30 fois les bénéfices par action.

Si vous n'avez pas fait un sou en Bourse depuis 2000, ce n'est pas la faute de l'économie. Malgré deux récessions, en 2002 et en 2008, les bénéfices des entreprises ont presque doublé, ce qui est un rythme conforme à la moyenne historique. Dans ce sens, l'économie a fait son travail.

Le problème, c'est que les investisseurs sont passés d'un état d'euphorie à un état de déprime. C'est pourquoi le ratio cours-bénéfice du S&P 500 a baissé de moitié depuis 2000. Et c'est pourquoi la Bourse a offert un rendement si décevant depuis 10 ans.

Lorsque j'entends dire que l'économie américaine va mal, que les perspectives sont sombres et que nous sommes trop endettés, je me dis, comme John Templeton, que c'est un moment propice pour investir en Bourse.

Je sais que le contexte ne peut que s'améliorer sur un horizon de 5 à 10 ans. Ayant le temps comme allié, je profiterai non seulement de la croissance des bénéfices des sociétés, mais aussi d'une augmentation des ratios cours-bénéfice à mesure que l'optimisme reviendra.

Et comme John Templeton, je ne suis pas pressé. Car je sais que plus ça prendra du temps, plus je ferai de l'argent.

L'avantage des marchés baissiers

Les investisseurs ont tendance à avoir une peur bleue des marchés baissiers. Ils ont tout de même des avantages.

Lorsqu'on investit, un des risques majeurs est celui qui est lié à l'évaluation. Depuis maintenant plus de 10 ans, les évaluations des sociétés sont en baisse, ce qui a pour conséquence de réduire considérablement le risque associé au prix payé. L'acheteur de titres boursiers a donc plus de chance aujourd'hui de faire de l'argent qu'au cours des 10 dernières années.

Cela ne veut pas dire que tous les risques ont disparus, loin de là. Mais celui lié à l'évaluation est moins dangereux. Selon vous, outre le risque associé à l'évaluation, quels sont les principaux autres risques liés au placement en Bourse ?

De mon blogue

www.lesaffaires.com/bernard-mooney

Vos réactions

" Un des principaux risques est lié à la haute direction de l'entreprise. "

- S.B.

" Il y a très certainement le risque de diversification. Être trop diversifié ne permet pas de battre le marché, tandis qu'être trop concentré peut vous faire perdre gros. "

- Polangevin

bernard.mooney@transcontinental.ca

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