La Chine a besoin d'aide pour dépolluer

Publié le 18/06/2011 à 00:00, mis à jour le 23/06/2011 à 12:33

La Chine a besoin d'aide pour dépolluer

Publié le 18/06/2011 à 00:00, mis à jour le 23/06/2011 à 12:33

Par François Normand

Crédit: Bloomberg

C'est l'une des premières choses que l'on remarque en entrant dans la chambre du Marriott, dans le district de Yuexiu : dans la salle de bain, un pictogramme nous rappelle que l'eau n'est pas potable.

En Chine, 70 % de l'eau utilisée serait impropre à la consommation et à la pêche, selon certains analystes. Les Chinois la font bouillir, mais cela ne les protège pas contre la pollution chimique, comme celle des métaux. Ceux qui boivent l'eau du robinet le font à leurs risques et périls...

Alan McMillan, président et chef de la direction de JIE Technologies, une PME de Hong Kong cofondée par des Chinois et des étrangers, veut aider la Chine à régler ce problème. La solution proposée par son entreprise permet de purifier l'eau (bactéries, produits chimiques, métaux) en combinant plusieurs filtres et des rayons ultraviolets.

" On vise des clients commerciaux et les propriétaires de grandes maisons ", explique l'entrepreneur d'origine canadienne, qui nous a donné rendez-vous dans le lobby du Grand Mercure, un hôtel chic de Shanghai, client depuis peu de JIE. Là-bas, la PME a un grand avantage sur la concurrence : sa technologie a été approuvée par le ministère chinois de la Santé.

Dans cette industrie, la confiance est le nerf de la guerre. " ll faut combattre le cynisme, dit l'homme d'affaires. Les gens n'y croient pas quand les entreprises de traitement des eaux leur disent que leur technologie purifie l'eau. "

En Chine depuis 2009, JIE a 10 employés et enregistre des revenus de 1 million de dollars canadiens. La PME, qui détient moins de 1 % du marché, présente la plupart du temps sa technologie directement aux futurs clients. JIE l'a notamment vendue à des hôtels de la chaîne américaine Best Western.

Pour sa part, le Grand Mercure utilise la technologie de JIE pour se démarquer de la concurrence. " Cela fait partie de notre politique de développement durable et de satisfaction de la clientèle ", dit son directeur général, Benoit Amado. L'absence d'eau potable est un handicap, surtout auprès de la clientèle d'affaires, explique le jeune gestionnaire.

La gestion des déchets domestiques présente aussi des occasions d'affaires. Xebec, de Blainville, est sur les rangs avec sa technologie qui permet d'extraire le méthane généré par la décomposition des déchets. Le gaz récupéré dans les dépotoirs chinois est ensuite utilisé pour produire de l'énergie. Sa combustion génère moins de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre que celle du charbon, dont la Chine tire encore 80 % de son électricité.

" Ce marché est en forte croissance, parce que le gouvernement a fait des énergies vertes une priorité ", souligne Andrew Hall, vice-président, opérations en Asie-Pacifique de Xebec, attablé dans un café de l'ancienne concession française de Shanghai.

Xebec affronte des concurrents comme l'allemande MT-Energie, qui exporte sa technologie en Chine. Xebec est le seul fournisseur à fabriquer ses équipements en sol chinois. " C'est un avantage : nos prix sont plus compétitifs ", dit M. Hall. Xebec y exploite aussi une technologie de purification du gaz naturel utilisé comme carburant dans les taxis et les autobus.

LES TECHNOLOGIES PROPRES EN CHINE, C'EST....

Le 12e plan quinquennal (2011-2015), qui accorde une place majeure à l'efficacité énergétique, à la réduction de la pollution et à la diminution des gaz à effet de serre.

Un important marché pour décontaminer l'eau : 70% de la ressource est impropre à la consommation ou à la pêche.

Un conseil

Faire directement la promotion de sa technologie propre auprès des clients potentiels, car en Chine, beaucoup se méfient des technologies de dépollution.

Sources : Le Quotidien du peuple (gouvernement), Le Monde et La Tribune

Les entreprises se sont appuyées sur la main-d'oeuvre chinoise durant des années pour réduire leurs coûts. Cette époque est en partie révolue. Aujourd'hui, la Chine, c'est aussi un marché avec des consommateurs friands de produits occidentaux.

Notre dossier sur lesaffaires.com

Notre journaliste est allé en Chine. Lisez ses blogues (Les Affaires en Chine).

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françois.normand@transcontinental.ca

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