Au début des travaux de la Freedom Tower (sur le site du World Trade Center, à New York), Carolyn Carbonneau-Hanson était la seule femme des 20 participants à une réunion. " Sur les gros chantiers de construction, c'est encore la vieille garde, donc seulement des hommes ", explique la vice-présidente, ingénierie et opérations du Groupe ADF.
Une fois le gros de la structure monté, des femmes participent au projet. " Mais ce sont toujours ces femmes [des ingénieures] qui prennent les notes et qui planifient les réunions ", constate-t-elle d'un ton mi-surpris, mi-découragé.
Même si elle n'en est pas à son premier chantier, elle doit constamment prouver sa valeur auprès de ses partenaires. En plus d'être une femme, elle est plus jeune que ses vis-à-vis, plus petite (elle mesure cinq pieds et trois pouces) et parle un anglais mâtiné d'un accent français.
" C'est toujours à recommencer. Je dois encore faire mes preuves chaque fois et je ne peux me permettre aucune erreur. " Découragée? " Je me suis habituée ! " Pour rester zen dans ce milieu qu'elle qualifie de macho, elle se concentre sur le travail à faire, fait valoir ses compétences et respecte son code d'éthique à la lettre. Une fois que ses partenaires la connaissent, les barrières tombent.
Progresser dans l'entreprise a été moins laborieux. " Les frères Paschini sont formidables et m'appuient constamment ", dit celle qui occupe la vice-présidence depuis 1999, quatre ans après son arrivée chez ADF. La gestion collégiale de l'entreprise et son ascension progressive facilitent les choses. " Ceux qui se rapportent à moi ne me posent aucun problème ", dit Mme Carbonneau-Hanson.