L'herbe semble plus verte ailleurs

Publié le 06/04/2013 à 00:00, mis à jour le 04/04/2013 à 09:19

L'herbe semble plus verte ailleurs

Publié le 06/04/2013 à 00:00, mis à jour le 04/04/2013 à 09:19

La note de recherche a fait germer un doute. Malgré les appréhensions, ne serait-il pas temps de sortir du Canada et d'envoyer une partie de nos économies sur les marchés étrangers ?

Depuis quelques années, le redressement du dollar canadien par rapport à la devise américaine nous a personnellement fait perdre le goût d'explorer le potentiel d'investissement en terres étrangères. On a quelques placements qui n'ont pas trop mal fonctionné aux États-Unis, mais la hausse du dollar a à peu près neutralisé les gains.

«Home sweet home, on ne s'y fera plus reprendre», se disait-on. Jusqu'à ce que l'on tombe sur cette note de l'analyste Paul Holden, de Marchés mondiaux CIBC.

M. Holden croit que plusieurs autres investisseurs effarouchés sont sur le point de changer d'idée et d'envoyer une partie de leur pécule ailleurs dans le monde, particulièrement aux États-Unis. Il note que ce ne serait pas une première. Les fonds communs internationaux ne représentent actuellement que 8,4 % de l'actif sous gestion des fonds d'investissement canadiens. En 2000, ils pesaient plutôt pour 31,6 %.

Pourquoi devrait-on penser à l'étranger maintenant ?

Quelques raisons.

1- Dans l'histoire, le dollar canadien a rarement été au-dessus du dollar américain. La probabilité semble en conséquence plus grande que le huard recule qu'il n'avance.

2- La croissance économique de bien des pays devrait être supérieure à celle du Canada. La CIBC prévoit ici une croissance de 1,8 % en 2013 et de 2,3 % en 2014. La prévision pour les États-Unis est de 2 % et de 3 %. Celle des économies avancées (dont l'Europe qui est en récession) est à 1,4 % et 2,2 %.

3- Les perspectives annoncent des taux d'intérêt à la hausse. Ça n'arrivera pas demain, mais la maison prévoit notamment que les taux 10 ans au Canada pourraient bien avoir grimpé de 100 points de base d'ici la fin de 2014. Une hausse des taux fera en sorte que les investisseurs sortiront de l'argent des obligations (qui occasionneront des pertes en capital) pour le transporter sur le marché des actions, ce qui risque d'être favorable aux cours. Le phénomène sera en bonne partie mondial.

Que jouer dans le contexte ?

Il y a quelques façons d'aborder la situation.

La maison a constitué une liste de fonds communs internationaux et une autre de fonds américains susceptibles d'être des outils intéressants (voir tableaux 1 et 2). Ces fonds ont enregistré le meilleur rendement sur un an de l'industrie, ont une performance minimale de trois ans, un actif supérieur à 300 M$, et demandent un investissement minimal de 5000 $ ou moins. On a retenu ceux à qui Morningstar accordait une cote de quatre étoiles et plus.

On a aussi demandé à Christian Charest, de Morningstar, de nous fournir quelques noms qui pourraient être intéressants à long terme en raison de leur exposition à la Colombie et à la Turquie. À la dernière assemblée annuelle de la Caisse de dépôt, Michael Sabia a indiqué que l'institution recherchait des partenaires ayant de l'expertise sur ces marchés, avant qu'ils ne viennent sur l'écran radar des autres gestionnaires. Il ne faut pas trop y voir : M. Sabia peut avoir à l'esprit une stratégie spécifique et il y a nettement plus de risque. Mais être dans un marché avant les autres est aussi quelque chose qui peut être intéressant. Faute de fonds communs de placement intéressants, Morningstar nous a finalement fourni deux fonds négociés en Bourse à New York : un qui se concentre uniquement sur la Colombie et l'autre, sur la Turquie (voir le tableau 3). Le fonds Global est cinq étoiles, l'iShare, trois étoiles, et l'autre est trop jeune pour être coté.

Une dernière façon de jouer une éventuelle réallocation de capital vers les fonds internationaux peut aussi être d'investir dans les gestionnaires cotés en Bourse qui ont des familles de fonds internationaux qui performent bien. Les volumes feront naturellement grimper les honoraires de gestion, qui sont en pourcentage. CIBC estime que la famille Mackenzie d'IGM (IGM, 45,45 $) est la mieux positionnée, suivie de CI (CIX, 28,13 $). AGF (AGF.B, 11,00 $) pourrait aussi tirer des bénéfices, même si ses rendements sont inégaux.

La dernière recette semble un peu douteuse. Mais le plaidoyer pour une diversification internationale ébranle notre conviction initiale. La stratégie est attrayante.

francois.pouliot@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/francois-pouliot

À la une

Bourse: records en clôture pour Nasdaq et S&P 500, Nvidia première capitalisation mondiale

Mis à jour le 18/06/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Les titres de l’énergie contribuent à faire grimper le TSX.

Stellantis rappelle près de 1,2 million de véhicules aux États-Unis et au Canada

Environ 126 500 véhicules au Canada sont concernés par le rappel.

Le régulateur bancaire fédéral maintient la réserve de stabilité intérieure à 3,5%

L’endettement des ménages reste une préoccupation pour le Bureau du surintendant des institutions financières.