Les banques canadiennes ont solidifié leur situation financière grâce à des émissions d'actions, mais l'ampleur des pertes sur prêts causées par la récession déterminera si elles pourront maintenir leurs dividendes.
Les dividendes que versent les banques rapportent présentement entre 5,4 % pour la Banque TD, et 8,5 % pour BMO Banque de Montréal. Le dividende moyen est de 6,7 %.
Le rendement des dividendes est actuellement deux fois plus élevé que le rendement des obligations de 10 ans du gouvernement du Canada.
Au cours des 10 années précédant la crise amorcée en 2008, le rendement du dividende des banques a toujours été inférieur à celui des obligations de 10 ans.
Augmentation des pertes sur prêts ?
Les investisseurs devront surtout porter attention aux pertes sur prêts quand les banques présenteront leurs résultats du premier trimestre, à la fin de février, selon les experts.
En raison de la détérioration de la situation économique, la rentabilité des banques reste vulnérable. "C'est inévitable, toute difficulté économique se traduit par des pertes sur prêts pour les banques", dit Claude Boulos, associé de Solexia. Le maintien des dividendes en 2009 dépendra donc de la capacité des banques à contenir l'ampleur de ces pertes.
Pour protéger la valeur de l'avoir des actionnaires à la suite des pertes subies sur des actifs toxiques, les banques devaient soit émettre du nouveau capital sous formes d'actions ordinaires ou privilégiées, soit réduire leur dividende, dit M. Boulos. Elles ont privilégié la première solution. Depuis le 1er novembre, toutes les banques, à l'exception de la CIBC, ont réalisé des émissions totalisant 5 milliards de dollars (G$) d'actions ordinaires et 2 G$ d'actions privilégiées. Rappelons que la CIBC avait émis pour 2,9 G$ d'actions en janvier 2008.
À la suite de ces émissions d'actions, la Surintendante des institutions financières, Julie Dickson, a affirmé lors d'une conférence le 8 janvier que les banques canadiennes étaient bien capitalisées. La BMO et la CIBC sont les mieux capitalisées, grâce à un ratio de capital de premier rang de 10,48 %, selon Ian de Verteuil, analyste chez BMO.
jean.gagnon@transcontinental.ca