" Les entreprises étrangères boudent Montréal "

Publié le 19/06/2010 à 00:00

" Les entreprises étrangères boudent Montréal "

Publié le 19/06/2010 à 00:00

Par François Normand

Vous affirmez que les entreprises étrangères boudent de plus en plus Montréal au cours de leur tournée de rencontres avec les investisseurs. À quoi attribuez-vous cela ?

C'est lié à la politique des caisses de retraite, comme la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui misent davantage sur la gestion indicielle pour leurs placements étrangers. Comme les investisseurs institutionnels montréalais n'achètent que les indices sectoriels de la Bourse, les représentants des entreprises étrangères n'ont pas de raisons de venir les rencontrer.

Quel est l'effet de ce phénomène sur Montréal ?

La réduction du nombre de visites de représentants d'entreprises étrangères dans la métropole nuit aux firmes de gestion comme la nôtre [Global Alpha]. Nous avons ainsi plus de difficulté à les rencontrer à Montréal; nous devons nous déplacer davantage pour discuter avec leurs dirigeants à Toronto ou à New-York, les villes qu'ils continuent à visiter. Il y a aussi un effet négatif intangible à long terme : quand la délégation d'une société étrangère vient rencontrer des investisseurs à Montréal, elle découvre la ville, ses avantages, sa qualité de vie, ses infrastructures. Tous ces facteurs pourraient l'inciter à investir ici. Malheureusement, cela est de moins en moins le cas en raison de la politique des caisses de retraite. Paradoxalement, cette politique vient en quelque sorte contrecarrer les efforts de nos gouvernements, qui organisent des missions à l'étranger pour attirer des entreprises.

Peut-on renverser ce désintéressement envers Montréal ou est-il trop tard ?

C'est possible si les gestionnaires locaux connaissent du succès. Cela attirera des entreprises. Les caisses de retraite doivent aussi revenir à un mode de gestion active, en investissant directement dans les entreprises. Depuis 15 ans, Hexavest, gestionnaire de portefeuilles de Montréal, bat les indices de plus de 3 points de pourcentage par an. Quand un investisseur fait de la gestion indicielle, il admet qu'il ne peut pas ajouter de la valeur au marché. Or, Hexavest prouve que c'est possible. Si la Caisse de dépôt et les autres caisses de retraite ne peuvent pas battre les indices, qu'elles confient des mandats aux gestionnaires locaux. De nombreux gestionnaires de talent de Montréal décrochent des mandats mondiaux, mais ils sont sous-utilisés.

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