L'emploi immigrant en TI

Publié le 29/11/2011 à 09:22, mis à jour le 29/11/2011 à 09:22

L'emploi immigrant en TI

Publié le 29/11/2011 à 09:22, mis à jour le 29/11/2011 à 09:22

BLOGUE. La nouvelle est à la fois insolite et pleine de sens: un entrepreneur américain mijote un plan d'affaires pour installer un incubateur de compagnies technos dans un navire de croisière amarré au large de la Silicon Valley et déjouer ainsi la loi américaine sur l'immigration.

Atteints comme ils le sont par la crise économique qui les frappe, on comprend que l'accueil d'immigrants pour occuper des emplois lucratifs n'est pas exactement le plus populaire des sujets auprès des Américains.

Pourtant, la Silicon Valley, l'un des plus importants moteurs de création d'emploi et de richesse aux États-Unis, voire au monde, continue d'avoir besoin de ce genre de travailleurs. Ils sont en bonne partie ceux qui ont permis à la vallée de devenir ce qu'elle est aujourd'hui.

L'idée de Blueseed, rapportée par le site Ars Technica, est d'installer un paquebot en eaux internationales, le plus près possible de la Silicon Valley. Les entreprises intéressées à attirer des immigrants spécialisés pourraient s'y installer. Tant que ceux-ci effectueraient leur travail sur le bateau, ils n'auraient pas besoin du précieux visa de travail H1-B, souvent difficile à obtenir.

 Et au Québec?

Le Québec n'est évidemment pas la Silicon Valley, mais il fait néanmoins face à des problèmes similaires dans certains secteurs. Celui des jeux vidéo est celui dont on entend le plus parler, et le plus similaire. 

L'expansion rapide de cette industrie dans la région de Montréal, particulièrement la plus récente vague amorcée il y a environ deux ans, a créé une pression énorme sur les dirigeants et les départements de ressources humaines des entreprises afin de trouver, embaucher et retenir des employés de haut niveau, communément appelés « séniors », dans les trois principaux champs de compétence applicables: artistique, technique et administratif.

Heureusement, le gouvernement québécois semble avoir saisi le message et faciliter l'accueil des immigrants spécialisés dans ce domaine.

On en a eu un très bon exemple pas plus tard que la semaine dernière, quand l'éditeur japonais Square Enix a annoncé un nouveau plan d'investissement impliquant la création d'un nouveau studio et de 250 emplois.

Malgré la remise d'une subvention directe de 2 M$ et l'admissibilité à un crédit d'impôt remboursable de 37,5% calculé à partir des coûts de main-d'oeuvre (donc des salaires versés à ces immigrants), le gouvernement du Québec ne s'est visiblement pas objecté à ce que les quatre premiers employés de ce nouveau studio, soit son directeur général et trois cadres, arrivent directement d'Angleterre et du Danemark, respectivement.

Il ne faut pas tourner longtemps autour de n'importe quel studio de jeux vidéo montréalais avant de croiser beaucoup de Français, d'Américains et d'Anglais attirés ici par les studios eux-mêmes, souvent à grands coups d'efforts de recrutement.

Quand l'entreprise norvégienne Funcom a installé ses pénates à Montréal, elle n'a pas pris de chance: elle a emmené dans ses valises environ 70 employés de son studio d'Oslo. Aux dernières nouvelles, les deux tiers (80/120) des employés de la boîte venaient de l'extérieur du Québec.

Le fait que leur salaire soit subventionné prête le flanc à la controverse, un peu comme dans le cas des Américains au chômage qui voient débarquer des immigrants spécialisés. Mais il faut se rappeler que sans travailleurs spécialisés français à ses débuts, Ubisoft ne serait probablement jamais devenue ce qu'elle est devenue maintenant, et le reste de l'industrie locale avec elle.

Le plus ironique, c'est que celui qui est probablement le plus grand promoteur de l'entrepreneuriat local dans ce domaine est aujourd'hui… un Français nommé Alain Tascan, fondateur de SAVA et qui a justement longtemps siégé sur un comité du gouvernement québécois sur les règles d'immigration pour les travailleurs spécialisés, surtout du temps où il dirigeait Electronic Arts Montréal.

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