Un langage mondial pour la comptabilité

Publié le 22/05/2010 à 00:00

Un langage mondial pour la comptabilité

Publié le 22/05/2010 à 00:00

Par Claudine Hébert

Ces temps-ci, les firmes comptables du Québec ont l'impression d'apprendre une nouvelle langue. À compter du 1er janvier 2011, l'application des normes internationales d'information financière (IFRS) sera obligatoire pour toutes les entreprises cotées en Bourse.

Or, la terminologie de cette norme internationale diffère en plusieurs points de celle qu'utilisait jusqu'ici le langage comptable du Québec. Exit le mot vérificateur. Il faudra désormais parler d'un auditeur. Un « actif à court terme » devient « actif courant », « contrôle de qualité » disparaît pour le mot « suivi », « personnel cadre » change pour « membres de haut niveau » et « écart d'acquisition » devient « goodwill ». De quoi donner des maux de tête à une industrie où la rigueur et l'exactitude des données ne laissent aucune place à l'interprétation.

Le Québec était le seul membre de la francophonie à employer une terminologie distincte. « Les terminologues d'ici s'étaient sans doute souciés d'offrir des termes français différents de ceux de la norme internationale emprunte à l'anglais », explique Betty Cohen, directrice des services linguistiques au bureau montréalais de PricewaterhouseCoopers.

Le Canada représentant moins de 4 % des marchés financiers du monde, le Conseil des normes comptables (CNC) a conclu que les entreprises canadiennes exerçant leurs activités sur des marchés financiers mondiaux ne pouvaient plus s'en tenir à un ensemble « canadien » de normes d'information financière. Plus de 100 pays, notamment tous les pays membres de l'Union européenne et la plupart des pays côtiers du Pacifique, ont déjà adoptées les IFRS.

Cette application fera baisser le coût du capital, facilitera l'accès aux marchés financiers internationaux et générera des économies, puisque les rapprochements de contenus écrits ne seront plus nécessaires.

L'univers financier québécois devra s'habituer à plus d'une centaine de nouveaux termes. Et ce glossaire demeure en évolution. « Tout cela se traduit par la création de nouvelles références et d'un nouveau lexique, donc un surcroît de travail dans des délais qui sont déjà trop courts. C'est un choc, mais c'est le prix à payer pour l'uniformisation », indique Mme Cohen.

Traducteurs spécialisés recherchés

Les cabinets de traduction des firmes comptables en ont vu d'autres. Michèle Bertrand, associée et directrice des services linguistiques du bureau montréalais de Deloitte peut en témoigner. Les exigences de l'Autorité des marchés financiers ont entraîné une explosion du volume de documentation. Cette surcharge de traduction a donné lieu à une hausse de la demande des traducteurs spécialisés en terminologie financière.

Le bureau de Mme Bertand, qui employait cinq personnes il y a 20 ans, compte 70 employés et une trentaine de pigistes. Avec l'arrivée des normes IFRS, le plus important bureau de traduction de cabinet comptable au Québec continue de recruter.

dossiers@transcontinental.ca

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