Parmi ses fidèles abonnés, Les Affaires compte un lecteur qui l'a vu naître : Marcel Deslauriers. Âgé de 96 ans, il reçoit son journal depuis au moins 50 ans. Ce diplômé de l'Académie commerciale et de l'École technique de Québec a fondé l'entreprise de peinture Sico en 1937 avec son associé, Roméo Fillion. Il avait à peine 20 ans lorsque lui et son collègue ont racheté l'équipement d'Arthur Sicard.
«Lorsque je me suis abonné au journal, c'était d'abord pour suivre le monde des affaires du Québec et pour bénéficier de bons conseils de gestion», souligne l'ex-homme d'affaires que nous avons joint à sa résidence de Québec.
À cette époque, le journal était une publication mensuelle, imprimée à Québec. Elle appartenait au journaliste Louis-Alexandre Bélisle. «Le journal présentait essentiellement des conseils pour aider les entrepreneurs canadiens-français à bien démarrer et gérer leur entreprise. Jusqu'en 1980, il était distribué exclusivement par abonnement. Le tirage était évalué à plus de 25 000 exemplaires», dit Jean-Paul Gagné, éditeur émérite de Les Affaires, qui a eu l'occasion d'interviewer à quelques reprises M. Deslauriers au cours de sa carrière.
Avec le temps, les intérêts de l'homme d'affaires ont varié. «Depuis la vente de mes parts dans mon entreprise, dans les années 1980, j'ai davantage porté attention aux pages financières du journal pour m'occuper de mes placements et investissements», raconte le nonagénaire.
Marcel Deslauriers était un visionnaire. Passionné de R-D pour fabriquer les meilleures peintures, il souhaitait de tout coeur que son entreprise, la plus importante société de peintures de propriété canadienne, reste québécoise.
Au moment de se retirer, il a d'abord proposé les actions qu'il détenait dans son entreprise aux employés. Finalement, c'est la Société d'investissement Desjardins qui s'en est portée acquéreuse.
Aujourd'hui, même à la retraite, Marcel Deslauriers continue d'être un homme occupé. Il s'entraîne trois jours par semaine, dès cinq heures. Toujours aussi discret, loin des tribunes que d'autres recherchent, il s'occupe de la fondation qui porte son nom. M. Deslauriers a reçu l'insigne de chevalier de l'Ordre national du Québec en 2003. En 1978, il était l'homme d'affaires du mois de la revue Commerce.
