SOS retraites : 105 villes prises à la gorge

Publié le 19/11/2011 à 00:00

SOS retraites : 105 villes prises à la gorge

Publié le 19/11/2011 à 00:00

Il n'y a pas que Montréal qui se retrouve coincée entre les autobus et les retraites, ou entre les limites de ses moyens financiers et les coûts toujours grandissants des régimes de retraite de ses employés.

Pas moins de 105 municipalités québécoises ont à gérer des régimes à prestations déterminées, où la valeur de la rente est garantie, mais dont la santé dépend essentiellement des rendements que peuvent leur offrir les marchés. Et ces rendements ont chuté depuis le début de la crise financière.

Par conséquent, les régimes tombent en déficit par rapport à leurs engagements, et l'écart se creuse. Au dernier décompte, l'actif global des 155 régimes détenus par ces municipalités (qui en comptent parfois quelques-uns, selon les catégories d'employés) était de 18,3 milliards de dollars (G$) ; mais le passif, lui, atteignait 21,3 G$. Et ce déficit de 3 G$ est condamné à augmenter, du moins à court terme, parce qu'on ne s'attend pas à des rendements plus brillants en 2012.

Il faut combler ces manques à gagner et il n'existe pas, pour l'instant, 36 solutions. La Ville de Longueuil, par exemple, a dû aller chercher 2 % de revenus supplémentaires de taxes foncières. Il s'agit d'une augmentation moyenne de 40 $ par compte de taxes.

C'est ce qu'on peut lire dans un dossier que vient de publier Urba, le magazine de l'Union des municipalités du Québec (UMQ), dans son édition de novembre. Et cette ponction supplémentaire dans les poches des contribuables ne servira pas à améliorer quelque service que ce soit aux citoyens. Elle ne permettra pas d'ajouter un seul livre aux bibliothèques de la ville. Non, elle n'a qu'une fonction : soutenir les caisses de retraite en déficit.

Les employés municipaux n'ont pas usurpé ces avantages. Ils leur ont été consentis de négociation en négociation et font partie de leur cadre global de rémunération. Mais à l'époque, il était relativement facile d'obtenir un rendement suffisant pour couvrir les engagements des régimes. Au cours des dernières années, cet objectif était fixé, en moyenne, à 6,5 %. Si vous connaissez aujourd'hui un gestionnaire sérieux capable d'une telle performance, prudemment et régulièrement, faites signe aux dirigeants municipaux...

Qui plus est, les gens vivent plus vieux que jamais et ils retirent donc leurs rentes plus longtemps. Et en cas de déficit, ce sont les municipalités qui doivent combler l'écart. Les employés n'ont rien de plus à débourser. Pour les régimes, les astres sont maintenant complètement désalignés et, dans les circonstances, leur avenir est précaire.

Que faire ? Modifier la formule. Il n'y aura bientôt plus d'autre option. Ce sont les contribuables qui vont tôt ou tard refuser de payer davantage, d'autant plus que bon nombre d'entre eux ne disposent même pas du moindre régime de retraite, à moins de s'être eux-mêmes bâti un REER. L'absurdité de la situation va finir par les enrager.

Certaines municipalités ont déjà réagi. La Ville de Rimouski, par exemple, a réussi à s'entendre avec trois de ses quatre groupes d'employés pour partager à parts égales la responsabilité de combler le déficit des régimes. C'est déjà ça. On présume que, s'il y a surplus un jour, il profitera également aux deux parties... D'autres mesures sont envisagées, là comme ailleurs. Ce n'est même plus une question de comptabilité : c'en est une d'équité et de gros bon sens.

Remplacer le pétrole, mais par quoi ?

Une grande majorité de Québécois (80 %) souhaitent que le Québec devienne moins dépendant du pétrole, qui plombe nos finances publiques tout en augmentant nos émissions de gaz à effet de serre. Mais ils sont beaucoup moins nombreux (à peine 30 %) à penser que c'est faisable d'ici 2030.

C'est là une des données tirées d'un sondage Léger Marketing réalisé pour le Regroupement national des conseils régionaux de l'environnement, dont les conclusions ont alimenté le Forum québécois sur l'énergie qui vient de se tenir à Shawinigan.

Est-ce que les gens sont fatalistes ? Non, seulement réalistes. Il va s'écouler un fichu bail avant que les autos électriques n'envahissent les routes... à moins que le prix du pétrole n'explose. Mais d'une façon ou d'une autre, il faut nous préparer. Notre force, ici, c'est l'électricité, abondante et à bon marché. Peut-on au moins s'entendre sur la mise en valeur de nos ressources pour relever avec succès le défi du changement quand le moment sera venu ?

À la une

Bourse: records en clôture pour Nasdaq et S&P 500, Nvidia première capitalisation mondiale

Mis à jour le 18/06/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Les titres de l’énergie contribuent à faire grimper le TSX.

Stellantis rappelle près de 1,2 million de véhicules aux États-Unis et au Canada

Environ 126 500 véhicules au Canada sont concernés par le rappel.

Le régulateur bancaire fédéral maintient la réserve de stabilité intérieure à 3,5%

L’endettement des ménages reste une préoccupation pour le Bureau du surintendant des institutions financières.