Le visage du quartier Sainte-Foy, porte d'entrée dans Québec, pourrait changer dès la fin du printemps. Le plan particulier d'urbanisme qui présente la vision d'avenir de Sainte-Foy devrait être adopté à temps pour la belle saison. Les promoteurs immobiliers, dont les projets attendent l'adoption de la réglementation, pourraient dès lors commencer à bâtir les cinq millions de pieds carrés de locaux pour bureaux prévus, de même que les 2 900 unités de logement souhaitées pour densifier le secteur.

«C'est une très belle vision que le maire Régis Labeaume a déposée. Je n'ai pas rencontré un seul promoteur qui se soit montré déçu, bien au contraire», observe le directeur régional de l'Institut de développement urbain (IDU), Stéphane Dion.

De grands acteurs, comme l'Industrielle Alliance, Cominar et la SSQ Immobilier, ont des projets dans leurs cartons et se réjouissent de la possibilité nouvelle de construire en hauteur, jusqu'à 27 étages, dans certains secteurs du boulevard Laurier.

Cette artère, qui mènera de la modernité au patrimoine, sera réaménagée en profondeur. La Ville souhaite que les stationnements en façade des centres commerciaux deviennent souterrains. Elle compte reverdir le boulevard et le rendre plus accessible aux piétons. L'objectif est de densifier, d'embellir et de rendre plus convivial ce secteur vital pour l'économie de Québec.

«Dans 5 ans, on devrait déjà voir des changements d'importance dans le développement immobilier. Pour la transformation de l'artère, il faudra 10 ans, estime M. Dion, mais c'est normal dans le développement urbain. C'est un projet colossal, et il faut le réaliser selon la capacité d'absorption du marché de manière à favoriser des ajouts, et non des déplacements d'entreprises.»

L'enjeu est réel : le taux d'inoccupation dans Saint-Roch, au centre-ville, est en hausse et des études de la firme Zins Beauchesne commandées en 2010 par la Ville de Québec ont montré que 35 % des gestionnaires d'entreprises technos du quartier avaient l'intention de déménager d'ici cinq ans en raison des coûts élevés des loyers et de la perte des avantages liés aux crédits d'impôt qui ont fait renaître le centre-ville. Même le géant CGI lorgnerait du côté du boulevard Laurier actuellement.