S'allier avec des juniors pour grandir

Publié le 30/04/2011 à 00:00

S'allier avec des juniors pour grandir

Publié le 30/04/2011 à 00:00

Par Suzanne Dansereau

Afin de profiter du cycle haussier, les minières veulent développer plus rapidement leurs projets. Pour y arriver, les grandes sociétés mondiales peuvent étendre leurs exploitations actuelles, acquérir des projets d'exploration avancés ou créer des coentreprises avec des juniors. La plupart de ces dernières sautent sur l'occasion. Quelques-unes ont tellement bien réussi qu'elles ont des projets en solo. Voici les stratégies de trois petites minières québécoises.

Mines Richmont

UN MILLION D'ONCES D'OR À PORTÉE DE MAIN ?

Mines Richmont est un petit producteur d'or qui veut devenir une minière intermédiaire. D'ici 2012, elle prévoit doubler sa production. Et, grâce au cycle haussier de l'or, elle a suffisamment d'argent pour se lancer seule dans un nouveau projet d'exploration.

" Nous avons un bon bilan, aucune dette, indique le président de la société Martin Rivard. Nous disposons de 43 M$ en fonds de roulement et de 40 M$ en encaisse " précise-t-il.

Le projet est celui de sa propriété Wasamac, située à 25 km à l'ouest de Rouyn-Noranda. Une opération de forage, effectuée au coût de 3 M$, a fait passer les ressources mesurées et indiquées de 283 000 à 411 073 onces d'or. De plus, l'estimation des ressources présumées, celles pour lesquelles le degré de confiance est moins élevé, a triplé et vient de franchir le cap psychologique d'un million d'onces d'or.

" Depuis 20 ans, nos projets miniers ont produit un total de 1,2 million d'onces d'or. À lui seul, Wasamac pourrait en livrer 1,4 million ", signale M. Rivard. Des opérations de forage de 35 000 mètres se poursuivront en 2011, au coût de 5 M$. L'entreprise fera des études économiques préliminaires. Mines Richmont est propriétaire de Wasamac depuis 1992. Mais, lorsque l'or était à 350 $ l'once, l'exploitation était exclue.

De plus, Richmont vient de racheter la part de 19 % que la Société québécoise d'exploration minière (SOQUEM) détenait dans la propriété Monique. Maintenant propriétaire à 100 %, elle envisage d'y démarrer une petite exploitation à ciel ouvert.

Mines Richmont exploite deux mines, Island Gold en Ontario et Beaufor, en Abitibi. Elle s'apprête à démarrer l'exploitation d'une troisième mine, Francoeur, également en Abitibi, pour laquelle elle a investi 9 M$ en 2010, montant auquel elle ajoutera 8 M$ en 2011. Si tous les projets vont de l'avant, Mines Richmont dépensera 30 M$ au Québec. La province compte très peu de producteurs miniers dont le siège social est établi ici.

Exploration Midland

RÉPÉTER LE SUCCÈS DE MINES VIRGINIA

Cette société, dirigée par un ancien de Noranda, Gino Roger, a choisi la voie de la coentreprise. Au cours des deux dernières années, Exploration Midland (or, terres rares, métaux de base) en a créé six. Ses partenaires s'appellent Mines Agnico-Eagle, Corporation Minière Osisko, Mines Aurizon, North American Palladium, Zincore Metals et Japan Oil, Gas and Metals National Corporation (JOGMEC), une société d'État japonaise. Les quatre premiers sont dans l'or, tandis que les autres sont, respectivement, dans le zinc et les terres rares.

" Nous voulons répéter le succès de Mines Virginia " explique M. Roger. Ce modèle consiste à générer des projets d'exploration et à s'associer avec de plus grandes sociétés qui financent le reste de l'exploration contre des participations de 50 % ou plus dans le projet.

Avec Agnico-Eagle, de Toronto, elle vient de recommencer les forages à la suite de deux découvertes faites en 2010 au sud de la mine d'or Lapa, en Abitibi. La coentreprise est établie à 50 - 50, mais Agnico-Eagle possède une option pour acquérir une participation supplémentaire de 15 %.

Avec la québécoise Osisko, Midland reprend les forages sur la propriété Dunn, située à 30 kilomètres au nord-est de Rouyn-Noranda. Osisko doit dépenser 1,3 million de dollars (M$) sur trois ans, plus 140 000 $ pour acquérir une participation de 50 %.

A l'ouest de Lebel-sur-Quevillon, des travaux de forage sont effectués pour trouver une combinaison d'or, de cuivre et de zinc. Dans le cadre de ce projet (Laflamme), North American Palladium, de Toronto, vise une participation de 50 %.

Avec Mines Aurizon, Midland entame cette année un programme de forage sur le projet Patris, au nord-est de Rouyn-Noranda. Mines Aurizon (Vancouver) investira 3 M$ sur quatre ans, plus 230 000 $ pour obtenir la moitié du projet.

Midland est enfin accompagnée de JOGMEC, une société japonaise, dans un projet situé au nord-est de Shefferville pour y trouver des terres rares, et de la vancouvéroise Zincore Metals dans le projet Gatineau Zinc.

Mines de la Vallée de l'Or

RESTER MAÎTRES CHEZ NOUS

En 2009, Glen Mullan a eu la leçon de sa vie. La minière qu'il dirigeait, Canadian Royalties, à l'origine de la découverte d'un important gisement de nickel au Nunavik, a été victime d'une prise de contrôle hostile de la part d'une coentreprise formée par la chinoise Jilin Jien Nickel et la minière vancouvéroise Goldbrook.

Canadian Royalties s'était révélée incapable de trouver les fonds nécessaires pour poursuivre la construction d'une mine, à cause de la crise mondiale de liquidités. Elle avait frappé à plusieurs portes, mais sans succès, déplorant que les grands investisseurs ne soient pas intervenus dans le dossier.

Aujourd'hui, Glen Mullan jure qu'il ne se fera plus avoir. Comment ? Son entreprise, Mine de la Vallée de l'Or (or, uranium, fer, nickel), vient de créer quatre nouvelles filiales pour y transférer certains de ses intérêts passifs et de ses propriétés.

" Nous avons perdu Canadian Royalties, et nous ne voulons plus que cela se reproduise. Nous voulons rester maîtres chez nous ", affirme M. Mullan. Chacune des entreprises sera détenue à 60 % par Mines de la Vallée de l'Or, ce qui devrait empêcher une autre prise de contrôle hostile.

Ainsi, Abitibi Royalties détiendra 100 % des intérêts de Mines de la Vallée de l'Or dans le projet Malartic CHL, pour lequel elle a une entente d'option et de coentreprise avec la Corporation Minière Osisko. La filiale aura aussi les droits et les redevances sur une concession minière de la zone Charlie, au sud du gisement Canadian Malartic exploité par Osisko. Elle fera aussi l'acquisition de tous les titres et droits dans la propriété Luc Bourdon, en Ontario, qui fait l'objet d'une coentreprise avec White Pine Resources et Noront.

Une autre filiale, Calone Mining, détiendra tous les titres et droits de Mines de la Vallée de l'Or en République de Sierra Leone, où l'on vise la prospection en vue de la découverte d'or et de diamant.

La filiale Nunavik Nickel Mines fera l'acquisition de tous les projets au Nunavik. Il s'agit des propriétés Shoot Out en Ungava et Marymac au Labrador.

Finalement, Uranium Valley Mines aura les titres et droits sur les deux propriétés en coentreprise, l'une dans le secteur Otish et Mistassini et l'autre, à l'égard du projet Beartooth Island dans le bassin de l'Athabaska en Saskatchewan.

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