Qui profitera d'un accord de libre-échange avec le Japon ?

Publié le 10/03/2012 à 00:00

Qui profitera d'un accord de libre-échange avec le Japon ?

Publié le 10/03/2012 à 00:00

Un accord de libre-échange entre le Canada et le Japon est dans les plans du gouvernement de Stephen Harper. Le premier ministre devrait annoncer le début des négociations lors d'un voyage en Asie, à la fin du mois de mars. Un tel accord favoriserait l'entrée des produits canadiens dans ce marché réputé fermé aux entreprises étrangères, mais de façon bien inégale.

«Nous y exporterons plus de matières premières et des aliments, mais il ne faut pas s'attendre à des miracles avec les produits manufacturiers», dit Jim Stanford, économiste chez les Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA).

Certes, des entreprises manufacturières pourront y accroître leurs ventes, mais ce sont les exceptions qui confirment la règle, selon lui. «Les Japonais ne veulent tout simplement pas nos produits manufacturiers, car ils n'ont pas suffisamment de valeur ajoutée», dit-il, en soulignant la réputation de grande qualité des produits allemands ou français, par exemple.

L'an dernier, 24 des 25 principaux produits exportés par le Canada au Japon étaient des matières premières, des denrées et des aliments, selon Statistique Canada. Les seuls produits manufacturiers de ce top 25 étaient des avions et autres véhicules aériens, 11e poste d'exportation.

Par ailleurs, un accord ne changerait rien pour CAE, Research In Motion ou Bombardier au chapitre des tarifs, puisqu'il n'y en a actuellement aucun pour exporter des avions, des simulateurs de vols ou des téléphones cellulaires. En revanche, le Japon applique un tarif moyen de 4,4 % sur l'ensemble des produits en provenance de l'étranger, selon l'Organisation mondiale du commerce.

Jim Stanford fait toutefois remarquer que les barrières non tarifaires, la réglementation notamment, limitent autant sinon plus l'accès au marché. C'est le cas dans l'industrie automobile. «Il n'y aucun tarif pour y exporter des voitures fabriquées au Canada, mais c'est pratiquement impossible de trouver des distributeurs pour les vendre.»

Jean-Michel Laurin, vice-président mondial des Manufacturiers et exportateurs du Canada, salue l'ouverture de pourparlers avec le Japon, mais il aurait souhaité qu'ils se fassent à travers le Partenariat transpacifique (TPP). «Les accords multilatéraux de libre-échange ouvrent davantage de marchés», dit-il. Le TPP, un projet du président américain Barack Obama, vise à créer la plus grande zone de libre-échange du monde. Il comprendrait 12 pays, dont l'Australie, le Canada, le Chili, les États-Unis et le Japon.

En 2011, les expéditions de marchandises du Canada au Japon ont totalisé 10,8 milliards de dollars (G$), en hausse de 16 % par rapport à 2010. Elles sont toutefois encore en deçà du sommet de 2008 (11,1 G$), juste avant la récession mondiale de 2008-2009. Le Canada a un déficit commercial de 2,3 G$ avec le Japon, notre quatrième partenaire commercial après les États-Unis, le Royaume-Uni et la Chine.

Répartition des 25 principaux produits exportés du Canada au Japon

Produits manufacturiers 1,3 %

Denrées et nourriture 37,5 %

Matières premières 61,2 %

Source : Statistique Canada

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