Pour un Plan Nord profitable à l'ensemble du Québec

Publié le 18/02/2012 à 00:00

Pour un Plan Nord profitable à l'ensemble du Québec

Publié le 18/02/2012 à 00:00

En anglais, la phrase de circonstance est : «What's in it for me ?» En français, on demanderait : «Comment puis-je en profiter ?» Mais quelle que soit la langue, c'est la question que bien des gens d'affaires du sud du Québec se posent avec l'effervescence qui règne déjà au Nord.

Carte géographique à l'appui, le premier ministre Jean Charest a présenté l'ampleur des besoins actuels et futurs lors de la grande conférence «Rendez-vous Plan Nord», organisée par Les Affaires, le 13 février, à Montréal. En pensant aux 6 milliards de dollars d'investissements confirmés et à tous ceux qui vont venir, les quelque 1 200 convives avaient de quoi aviver leur imagination.

Mais par où commencer ? À quelles portes cogner ? Il y a quelques semaines, cette interrogation a surgi lors d'une autre conférence à laquelle je participais, organisée cette fois par la Chambre de commerce et d'industrie de Laval. On veut bien, mais comment ?

Les régions et les villes situées aux portes du Nord, de l'Abitibi à la Côte-Nord en passant par le Saguenay-Lac-Saint-Jean, sont déjà à pied d'oeuvre. Normal, elles sont sur la ligne de front. Baie-Comeau, par exemple, peut espérer bénéficier de la manne éventuelle pour redresser sa démographie : elle est l'une des rares villes d'importance, au Québec, à avoir vu sa population décliner de 2006 à 2011, selon le dernier recensement.

Mais à Québec ? Montréal ? Trois-Rivières, Sherbrooke et ailleurs ?

La beauté des mines et autres ressources naturelles, c'est qu'elles ne peuvent être délocalisées. Les fournisseurs de services non plus. Difficile d'assurer l'approvisionnement des chantiers du Nord si vous êtes établi au Mexique. D'où l'intérêt de se positionner comme partenaires des chantiers et des exploitations qui vont suivre.

Les grandes entreprises ont l'habitude des gros contrats et des grosses soumissions. Mais pour les PME, le seul fait de trouver le bon canal représente souvent un défi costaud.

On a évoqué, lors de la conférence du 13 février, la mise sur pied prochaine de la Société du Plan Nord, qui aura comme mandat de coordonner les investissements publics à venir de même que la mise en oeuvre des projets, tout en contribuant aux montages financiers.

Fort bien. On verra à l'usage quelle sera l'efficacité de cette nouvelle structure.

Mais on pourrait lui attribuer un autre mandat pour assurer des retombées encore plus diversifiées au Québec : servir d'une façon ou d'une autre de guichet entre les donneurs d'ordre et les éventuels sous-traitants ; ou, à tout le moins, faciliter la circulation des informations.

On parle d'un grand rendez-vous. Pour ne pas rater un rendez-vous, encore faut-il avoir les bonnes coordonnées. Rien de pire que d'arriver en retard du fait de s'être perdu en chemin. Si on pense véritablement que l'avenir du Québec passe par le Nord, il faudra aussi fournir les repères nécessaires à ceux et celles qui entendent y participer.

Les effectifs sont vaillants, mais...

Démographie incertaine oblige, le Québec voit son poids diminuer au sein de la Confédération canadienne, nous apprend Statistique Canada.

Ne nous alarmons pas, répondent certains plus jovialistes, le taux de natalité est en pleine remontée au Québec. Peut-être. Mais il y a quand même un os quelque part... Et pour le déterrer, je suis allé chercher l'avis du réputé professeur de fiscalité à l'Université de Sherbrooke, Luc Godbout, codirecteur (avec Marcelin Joanis et Nathalie de Marcellis-Warin) de l'ouvrage collectif Le Québec économique 2011, qui vient de paraître.

Voici l'élément clé qu'il rappelle et qui change toute la donne : le nombre de femmes en âge de procréer (15 à 49 ans) est en déclin depuis 1994. Alors qu'elles étaient 1 928 830 en 1994, elles sont estimées à 1 822 056 en 2012, selon l'Institut de la statistique du Québec. Ainsi, même si l'indice de fécondité s'accroît, cet indice s'applique à un groupe de femmes réduit. On en aura perdu 52 000 de plus en 2020 (1 769 794).

En d'autres termes, le Québec risque de rapetisser comme une peau de chagrin, à moins d'une très improbable explosion de ce fameux taux de natalité. Pour garder notre place, il nous faudra donc compter sur du renfort de l'extérieur et oublier les histoires de Bonhomme Sept Heures à propos de l'immigration.

DE MON BLOGUE

Sagard

Guerre commerciale d'abord, débat éthique ensuite

Ce n'est qu'un autre épisode de la guerre commerciale que les deux empires se livrent. D'abord et avant tout [...] Et si les visites de MM.Sabia et autres s'étaient produites ailleurs, chez les Péladeau, les Lemaire, les Beaudoin ou d'autres, les protestations auraient-elles été aussi virulentes ? Est-ce le fond de la question qui irrite ou le nom du maître de Sagard, Paul Desmarais ?

Vos réactions

«Je pense que, collectivement, nous avons tous hâte que Quebecor grandisse un peu et arrête de faire de faux documentaires d'enquête sur les Desmarais (Gesca) et sur Radio-Canada. Est-ce que Quebecor ne pourrait pas juste se concentrer à être meilleure ?»

- sb

«Aïe, les médias, on se calme ! La fille de Jean Chrétien a marié le fils de Paul Desmarais, et alors ? Incroyable comment le supposé «journalisme d'enquête» est devenu une activité ridicule et strictement à sensation. Les médias vont-ils bientôt s'entretuer pour découvrir la couleur des bobettes du premier ministre ? ! !»

-jpthoma1

blogue > www.lesaffaires.com/rene-vezina

rene.vezina@tc.tc

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