Pas de progrès ? Une (relative) bonne nouvelle

Publié le 16/02/2013 à 00:00

Pas de progrès ? Une (relative) bonne nouvelle

Publié le 16/02/2013 à 00:00

La situation économique du Québec a stagné au cours des deux dernières années, conclut la firme KPMG-SECOR en se fondant sur 37 indicateurs qui composent son Focus stratégique. Mais dans le contexte, ce pourrait être une bonne nouvelle déguisée.

Des 37 indicateurs (évalués tous les deux ans), seulement quatre ont connu une évolution jugée positive par Sébastien Adam, auteur du rapport : la croissance annuelle du PIB réel, les investissements en éducation, loisir et sport, les revenus tirés de l'exploitation du territoire et le taux d'emploi des 15 ans ou plus. Tout le reste est demeuré au neutre.

«C'est sûr qu'en deux ans, on ne s'attendait pas à des changements majeurs, mais on n'a pas progressé vers un début de solution [aux problèmes constatés il y a deux ans, dans l'édition précédente de l'étude]», note M. Adam, directeur principal chez KPMG-SECOR et auteur du rapport intitulé «Focus stratégique 2013 : accélérer le changement».

En contrepartie, on peut considérer comme une bonne nouvelle le fait qu'«aucun indicateur ne montre une dégradation significative» dans un contexte économique où d'autres économies, elles, ont encaissé de tels reculs, convient M. Adam.

La productivité traîne la patte

Cinq des indicateurs étudiés sont regroupés sous la bannière de la productivité. Le portrait n'est pas rose. «Nous sommes toujours très en retard vis-à-vis des territoires comparables, constate M. Adam. Le Canada est toujours en retard et le Québec, encore plus.»

Ces territoires comparables sont l'Ontario, la Colombie-Britannique, le Minnesota, le Massachusetts, la Finlande, la Suède et la région Rhône-Alpes, en France.

Le critère «Dépenses intérieures en R-D» obtient la meilleure note de la catégorie liée à la productivité, un «B», même si la part du PIB de ces dépenses a diminué de 2,6 à 2,4 % au cours des deux dernières années. Malgré cette baisse, la note attribuée est demeurée la même.

«Les dépenses en R-D restent importantes, mais elles ne se traduisent pas concrètement par des améliorations», observe M. Adam.

Sans trop de surprise, le bât blesse particulièrement dans les critères «Intensité du travail» et «Dépenses en immobilisations pour machines et équipements», auxquels KPMG-SECOR attribue chaque fois un «E».

Avec une moyenne de 1 637 heures travaillées par année par salarié (1 644 heures en 2010), «le Québec est la juridiction la moins intensive en travail et la moins productive», note l'étude.

Il ne faudrait néanmoins pas croire qu'augmenter le nombre d'heures travaillées aurait automatiquement une influence positive sur la productivité, nuance M. Adam.

«C'est tout un système, explique-t-il. Ça aurait un impact bénéfique si c'était fait de façon intelligente, avec des gens mieux formés, plus efficaces et dans des secteurs à valeur ajoutée où ils peuvent innover.»

L'auteur met d'ailleurs ses lecteurs en garde contre les risques liés aux comparaisons entre les niveaux de productivité de divers territoires. «La structure industrielle compte. Faire une planche de bois rapporte moins que de faire une aile d'avion. Cela démontre d'ailleurs l'importance pour le Québec de développer des secteurs à forte valeur ajoutée.»

Critères de performance

Taux d'emploi (15 ans et plus)

2009 : 59,8 % 2011 : 60,1 %

Note C

Critères de performance

Intensité du travail (heures travaillées / nombre d'emplois)

2009 : 1 644 2011 : 1 637

Note E

Critères de performance

Productivité du travail (PIB / heures travaillées)

2009 : 42,90 $ 2011 : 43,40 $

Note D

Critères de performance

Dépenses en immobilisations pour machines et équipements (en % du PIB)

2009 : 6,5 % 2011 : 6,3 %

Note E

Dépenses intérieures en R-D (en % du PIB) (PIB / heures travaillées)

2,6 % (2008) 2,4 % (2010)

Note B

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