"On ne forme pas un leader en trois mois"

Publié le 21/02/2009 à 00:00

"On ne forme pas un leader en trois mois"

Publié le 21/02/2009 à 00:00

Quel défi de se donner des objectifs de leadership dans une perspective de long terme alors qu'on travaille dans un monde où tout est devenu urgent ! Forte de ses nombreuses années d'expérience à la tête de grandes sociétés, Louise Roy nous explique comment les organisations peuvent relever ce défi.

Journal Les Affaires - Comment suivre une vision du long terme, alors que, dans notre société, tout est pour hier ?

Louise Roy - Il faut penser à long terme pour être capable de mettre une relève en place. C'est d'ailleurs la question qui a lancé, il y a cinq ans, le Forum de réflexion sur le leadership d'avenir que je préside au CIRANO [Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations, où Mme Roy est fellow invitée]. Malgré les pressions du court terme, il faut instaurer des programmes pour développer le potentiel des jeunes. Ils doivent pouvoir vivre des expériences variées pour développer toutes leurs habiletés. Il faut aussi être conscient qu'il n'y aura pas nécessairement de résultats immédiats. On ne forme pas des leaders en trois mois.

JLA - Il doit donc y avoir un équilibre entre le court et le long terme...

L.R. - C'est le grand défi. Les entreprises doivent réussir à marier une culture de résultats à une culture de développement des talents. Cet équilibre fera en sorte que l'entreprise aura un pouvoir d'attraction et de conservation et sera en mesure de former la relève.

JLA - Y a-t-il des entreprises qui réussissent cette conciliation ?

L.R. - Je crois que oui. Ce n'est pas un défi insurmontable. Desjardins, ING, CGI sont des entreprises qui ont compris que le leadership est un engagement à long terme. Elles ont élaboré des programmes de relève et instauré une culture du leadership. Rio Tinto a aussi envoyé un bon signal en promouvant Jacynthe Côté, celui de l'importance d'encourager les candidats de l'interne.

JLA - Les jeunes leaders, ou ceux qui souhaitent le devenir, ont-ils une responsabilité face à ce défi ?

L.R. - Absolument. Leur rôle est d'exprimer ouvertement leur ambition et leur volonté d'avancer et de prendre de nouvelles responsabilités. Ils ne doivent pas avoir peur de demander de l'aide dans un dossier; cela fait partie de l'apprentissage. Cela ne doit surtout pas être vu comme un signe de faiblesse ou un manque de confiance. Demander du soutien est plutôt un signe de confiance. Cela démontre qu'on veut avancer, qu'on veut apprendre.

JLA - Le défi est-il encore plus grand pour les PME ?

L.R. - C'est un de leurs plus gros enjeux actuellement. Beaucoup d'entrepreneurs n'ont pas planifié ni même envisagé une relève, et ils n'ont pas les mêmes moyens que les grandes entreprises. Mais au moins, la relève fait désormais partie de leurs priorités.

audrey.myrand-langlois@transcontinental.ca

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