Netricom : «l'acte de foi» de Guy Laliberté

Publié le 21/01/2012 à 00:00

Netricom : «l'acte de foi» de Guy Laliberté

Publié le 21/01/2012 à 00:00

Guy Laliberté a perdu près d'une quinzaine de millions de dollars dans la faillite en cours de Prestige Télécom, un fournisseur de services et de matériel du secteur des télécommunications. Qu'à cela ne tienne. Le patron du Cirque du Soleil injecte malgré tout des millions dans Netricom, une autre entreprise de télécommunications qui vient d'être fondée sur les vestiges de la société moribonde. Même direction, même adresse à Baie-D'Urfé, dans l'ouest de l'Île-de-Montréal.

François Gaudreau a fondé la nouvelle société début novembre, avant de piloter le rachat des actifs de Prestige pour 28 millions de dollars (M $), début janvier. Il était le principal actionnaire de Démarcation Point, un petit rival de Prestige.

Son entreprise, aujourd'hui fondue dans Netricom, comptait cinq fois moins d'employés et sept fois moins de ventes que la cible. En décembre 2010, Prestige a même tenté de l'acheter.

Autrement dit, la bouchée était grosse. «À un moment donné, on a eu besoin de plus d'argent que prévu», raconte l'homme d'affaires. En novembre, il a convaincu Guy Laliberté d'investir dans son entreprise.

Ce ne fut pas une mince affaire, concède François Gaudreau. «Quand tu as perdu autant d'argent, tu as besoin de très bons arguments ! s'exclame en riant le président du conseil d'administration et actionnaire majoritaire de Netricom. Il a fait un acte de foi incroyable.»

Après tout, Guy Laliberté a perdu le capital-actions qu'il détenait dans Prestige (9 M$ au moment de l'investissement, en décembre 2008). Il dit aussi adieu à 5,24 M$ inscrits dans les créances non garanties de l'entreprise, selon les documents du syndic Raymond Chabot déposés le 11 janvier dernier.

Pierre-Yves Méthot revient à la barre

Pendant le calvaire de Prestige, Pierre-Yves Méthot était pdg et important actionnaire. Ami personnel de Guy Laliberté, il revient néanmoins à la barre comme président de Netricom, sans siège au conseil d'administration.

«Nous avons pris cette décision dans un esprit de continuité, dit M. Gaudreau. M. Méthot a sûrement eu des bad luck, mais dans mon organisation, c'est un gros plus. Il a juste besoin d'appui pour faire l'exploitation.»

Impossible de savoir combien d'argent le holding de M. Laliberté, Gestion Novare, a investi dans Netricom. «Il a mis une part substantielle de l'argent pour racheter les actifs de Prestige et mettre sur pied le fonds de roulement, assure M. Gaudreau. C'est le deuxième actionnaire de l'entreprise.»

La porte-parole de M. Laliberté a décliné notre demande d'entrevue avec l'homme d'affaires ou son homme de confiance pour la gestion des investissements de Novare, Robert Blain.

En 2009, l'imprésario René Angélil achetait aussi un important bloc d'actions dans Prestige, révélait alors M. Méthot à La Presse.

Onex rappelle son prêt

En 2011, Onex, le plus important créancier non garanti de Prestige, a refusé de renouveler son prêt. C'est ce qui a précipité l'effondrement de l'entreprise, selon François Gaudreau. Également premier actionnaire de la société, le fonds d'investissement torontois a perdu 7,3 M$ en créance subordonnée, en plus de son capital-actions.

En octobre, l'Autorité des marchés financiers interdisait toute transaction sur le titre (TSX-Croiss., PR), Prestige n'ayant pas préparé ses états financiers selon les normes internationales d'information financière (IFRS), tel que requis depuis le 1er janvier 2011. En plein marasme, Prestige annonçait alors qu'elle ne comptait pas refaire le travail, préférant se consacrer à «l'avancement de son processus de revue stratégique».

Peu après, Investissements Thornhill, le holding de François Gaudreau, rachetait les actifs et les activités de Prestige et réinstallait Pierre-Yves Méthot au poste de patron.

Actionnaires déçus

Le processus laisse un goût amer aux petits actionnaires. «Je trouve ça louche. Ils n'ont pas voulu se soumettre aux normes comptables IFRS en disant qu'ils avaient plus important à faire», dénonce Daniel Hayes.

Pendant ce temps, le titre finissait sa chute. Cet investisseur a perdu 5 000 $ dans la descente aux enfers de Prestige Télécom.

Les actionnaires de l'entreprise de télécommunications pourraient récupérer une infime partie de leur mise à la condition qu'Investissements Thornhill arrive à racheter les actions en circulation de l'entreprise pour 500 000 $, comme elle l'a offert, pour toucher des retours fiscaux grâce aux pertes de l'entreprise.

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