Les investissements pulvérisent un record

Publié le 30/04/2011 à 00:00

Les investissements pulvérisent un record

Publié le 30/04/2011 à 00:00

Par Suzanne Dansereau

Le boom minier est en train de transformer l'économie québécoise. Si les intentions des sociétés minières exprimées l'automne dernier se confirment, les investissements miniers devraient atteindre 2,9 milliards de dollars (G $) cette année, selon la dernière enquête de l'Institut de la statistique du Québec, en date du 2 mars.

En 2010 déjà, les minières québécoises avaient touché le seuil de 2,5 G $. La progression est spectaculaire par rapport à la fin du creux de 2003, moment où les dépenses s'élevaient à 743 M $. " Le Québec bat actuellement un record, et cela risque de se prolonger ", prédit Nochane Rousseau, responsable du secteur minier chez PricewaterhouseCoopers.

L'effervescence gagne les régions

Sur la Côte-Nord, l'activité reliée au fer explose. Consolidated Thompson, qui a relancé la mine de fer du Lac Bloom en 2010 à l'aide de la chinoise Wuhan Iron Steel, prévoit doubler sa production cette année.

Appuyée par une promesse d'investissement de 5 G $ du géant indien Tata Steel, la société d'exploration New Millenium planifie quant à elle la mise en valeur de deux gisements sur la fosse du Labrador.

Un autre géant, Arcelor Mittal, veut faire passer sa production de 18 à 25 millions (M) de tonnes et agrandir son usine de bouletage à Port-Cartier. Le fer propulse également le port de Sept-Îles à la deuxième position au Canada, en matière de livraisons en 2011, et ce, non sans causer une surchauffe à l'économie de la ville portuaire.

Une nouvelle ruée vers l'or

En Abitibi, des mines d'or se réveillent après avoir été inactives pendant plus d'une décennie, à l'exemple de la mine Francoeur, de Richmont. Et les projets d'exploration se multiplient, bien capitalisés. " Bien des projets qui n'étaient pas rentables voilà 10 ans le sont maintenant ", ajoute Pierre Bertrand, dirigeant de la Société québécoise d'exploration minière (SOQUEM). " Dans 10 ans, la Baie-James sera ce qu'a été l'Abitibi ! "

Cette effervescence a donné naissance à un géant québécois : Osisko. Sa mine à ciel ouvert Canadian Malartic vient de sortir ses premiers lingots d'or. En 2008-2009, l'entreprise vivait une sérieuse crise de liquidités. Mais ceux qui détiennent le titre d'Osisko depuis cette année-là ont de quoi se réjouir : le cours de l'action a plus que doublé. Et Osisko, tout comme Mines Richmont, multiplie les partenariats d'exploration.

Dans quelques jours, les yeux seront rivés sur la région de la Baie-James et le nord du Québec, où le gouvernement Charest annoncera un plan de développement qui devrait ouvrir la voie à d'autres projets miniers, dont le coût d'opération sera moindre grâce à la présence d'infrastructures.

La région est riche en or, nickel, uranium et terres rares, de nouveaux matériaux recherchés pour fabriquer des équipements technologiques. Déjà, la construction de la mine Eléonore de Gold Corp - qui fait suite à une découverte faite par la société d'exploration Mines Virginia voilà plus de 15 ans - suscite d'autres milliards en investissement et crée de nouvelles relations avec les communautés autochtones, qui commencent à prendre goût à l'industrie minière.

Des projets de plus en plus gros

Bref, le boom fait rouler les sociétés d'exploration juniors, qui n'ont plus de mal à se financer, tout comme les grandes entreprises, qui augmentent leur production et tout ce qui gravite autour. " Les projets sont de plus en plus gros ", constate Nochane Rousseau.

Avec seulement 1,4 % du nombre d'entreprises et 5,1 % des emplois, les minières attirent 10 % des investissements et génèrent 12 % des exportations du Québec. Mais comme on le verra dans les pages suivantes, les Québécois auraient pu profiter encore davantage de cette industrie.

420 Nombre de projets d'exploration minière en 2010, par rapport à 339 en 2009. | Source : Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec

57 %

Part des dépenses québécoises pour l'exploration minière faites dans le nord du Québec, comparativement à 32 % en Abitibi, 8 % sur la Côte-Nord, et 3 % dans le reste du Québec.

Source : " La filière minérale au Québec ", E&B Data (2010)

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