Cinq ans après le déclenchement de la crise économique qui a secoué la planète, un vent de morosité souffle toujours sur le moral des dirigeants de PME québécoises.
En effet, l'indice de confiance PME Fonds de solidarité FTQ - Les Affaires a encore perdu du terrain, passant de 62,7 sur 100 en mars dernier à 60,9 en septembre, indique le récent sondage réalisé par Léger Marketing pour le compte de nos deux organisations. En 18 mois, l'indice a même reculé de 5,5 points, tandis qu'il atteignait 66,4 en février 2012.
«C'est bien le reflet de l'incertitude ambiante qui persiste à l'égard de l'économie du Québec», commente Normand Chouinard, chef des investissements du Fonds de solidarité FTQ.
Des ventes à la hausse
Cette baisse de confiance a aussi des répercussions sur les investissements. Même si les dirigeants de PME comptent investir dans la modernisation des équipements de leur entreprise au cours des 12 prochains mois, cet indicateur reste en baisse par rapport à mars 2013 (- 2,2 points) et à septembre 2012 (- 3,8 points). La note de 59,3 est la plus basse enregistrée jusqu'à présent. «Il faut continuer de marteler l'importance d'investir pour moderniser les entreprises et améliorer la productivité. Celles qui le font seront les premières à profiter de la reprise des activités», souligne M. Chouinard.
Les entreprises manufacturières sont condamnées à améliorer leur productivité pour améliorer leur compétitivité, entend-on régulièrement. Pourtant, bon nombre de dirigeants ignorent encore ce refrain, même si la valeur élevée du huard et le faible coût du capital sont autant de facteurs qui favorisent l'achat d'équipement.
Le vieillissement des dirigeants de PME au Québec peut expliquer la situation, estime M. Chouinard. «L'âge des dirigeants, qui ont fondé leur entreprise et approchent de la retraite, pèse dans la balance. Ils sont plus prudents et veulent protéger leurs avoirs», observe-t-il.
Autre constat : la plupart des dirigeants de PME prévoient néanmoins une augmentation de leurs ventes au cours des 12 prochains mois. La note moyenne de 61,2 pour cet indicateur est similaire à celles de 60,9 enregistrée en mars 2013 et de 60,8 en novembre 2012, mais reste plus faible que les 64,6 de février 2012.
Par ailleurs, une grande majorité de dirigeants affirme que le ralentissement de la croissance économique dans les pays émergents n'a aucun impact (64 %) sur leurs stratégies d'exportation ou d'approvisionnement.
Méthodologie : Le sondage Web a été mené du 5 au 19 septembre 2013 par la firme Léger Marketing auprès de 263 dirigeants de PME québécoises qui emploient au moins 10 personnes et réalisent un chiffre d'affaires de 2,5 millions de dollars ou plus.
