Le gros pari américain de Cogeco Câble

Publié le 04/08/2012 à 00:00

Le gros pari américain de Cogeco Câble

Publié le 04/08/2012 à 00:00

Après une malheureuse aventure au Portugal, plusieurs voyaient Cogeco Câble rentrer à la maison, s'y retrancher le plus possible contre les attaques de Bell, et profiter tranquillement de ses rentes. Ce n'est pas tout à fait ce qu'a choisi de faire son grand patron, Louis Audet : cap sur les États-Unis avec une acquisition de 1,36 milliard de dollars américains.

Atlantic Broadband est le 14e câblodistributeur en importance chez l'Oncle Sam. Il rejoint plus de 250 000 clients dans cinq États : la Pennsylvanie, la Floride, le Maryland, le Delaware et la Caroline du Sud.

Le pari est audacieux. L'acquisition est deux fois plus grosse que celle de Cabovisao, ce câblodistributeur portugais acheté pour 660 millions de dollars en 2006, et revendu pour seulement 60 M $ en février.

Le plan de match de M. Audet semble s'appuyer sur les occasions créées par le sous-investissement des propriétaires d'Atlantic, des acteurs financiers américains. «Les firmes privées n'aiment pas investir du capital. Le réseau est tardivement passé à la technologie numérique», dit-il. C'est ce qui fait, selon lui, que les taux d'adhésion à plusieurs services sont inférieurs à la moyenne américaine. Ainsi, 19 % des clients utilisent la télé numérique, alors que la moyenne nationale est à 36 % ; 30 % sont sur l'Internet haute vitesse, alors que la moyenne est à 38 % ; 14 % sont abonnés au téléphone alors que la moyenne est à 19 %.

Le marché des PME est aussi dans la mire. Les revenus d'Atlantic y ont connu une hausse de 27 % annuellement entre 2009 et 2011, et sa part de marché est encore inférieure à 10 %.

Des analystes sceptiques

Les analystes financiers reçoivent l'annonce avec prudence, et certains, avec scepticisme. C'est que l'idée ressemble à celle de 2006, et que les résultats n'ont pas été tout à fait concluants. «Les investisseurs vont probablement attendre de voir les résultats avant de donner le bénéfice du doute à la direction», dit Maher Yaghi, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins.

Des observateurs rappellent que l'aventure portugaise s'était assez bien amorcée. Deux ans après son acquisition, Cabovisao avait doublé son bénéfice. La décision du gouvernement portugais de privatiser le réseau de câble de la société publique Portugal Telecom allait cependant venir brouiller les cartes. La société essaimée, Zon, se mit peu de temps après à jouer dans le marché de la téléphonie de Portugal Telecom et vice-versa. Ce fut le début de la fin pour Cabovisao, qui fut prise entre les deux.

Cette fois, la chose semble différente. Atlantic Broadband est dans cinq États. «Les concurrents sont très fractionnés. Il y a différents acteurs dans différentes villes», précise le grand patron de Cogeco Câble. Au Portugal, Louis Audet avait vu juste, mais s'était retrouvé avec un changement politique qui était venu modifier son marché. Aux États-Unis, le risque paraît géographiquement mieux réparti. Une guerre de prix dans un État ne s'étendra pas automatiquement à l'autre.

Restons câblés.

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