Les rassembleurs sont centrés sur le bien commun. " Ils prennent des décisions qui servent d'abord l'organisation, l'équipe, les clients, une cause, plutôt qu'eux-mêmes ", affirme Édith Luc, professeure associée à la Chaire de leadership Pierre-Péladeau.
Prenez Pierre Lavoie. Le combat personnel de ce triathlonien du Saguenay-Lac-Saint-Jean contre l'acidose lactique, une maladie orpheline qui a emporté deux de ses enfants, a évolué vers un projet de société pour promouvoir l'activité physique. En 1999, 2000 et 2002, il parcourt à vélo, en solo, 650 km en 24 heures dans sa région pour financer la recherche sur l'acidose lactique. Puis, il s'associe avec des écoles de son coin de pays pour permettre aux enfants de rouler un kilomètre avec lui. En échange, les jeunes s'engagent à faire trois séances d'activité physique de 15 minutes par semaine pendant un mois. L'événement connaît un succès si retentissant que l'athlète veut faire bouger tous les écoliers du Québec. C'est la naissance du Grand défi Pierre-Lavoie et d'une fondation qui finance la recherche sur les maladies orphelines et qui fait la promotion d'un mode de vie plus actif.
Grâce à ses talents de communicateur et à sa force de persuasion, Pierre Lavoie a réussi à ramener le Québec inc. à sa cause. L'été dernier, quelque 150 équipes de quatre ou cinq cyclistes ont payé 10 000 dollars chacune pour participer à un marathon cycliste de 1000 km. De plus, la Fédération des producteurs de lait du Québec, Desjardins, Jean Coutu, Rio Tinto Alcan, et bien d'autres, commanditent différents volets de l'événement, comme une caravane équipée de vélos stationnaires qui fait la tournée des écoles.
L'athlète vient d'annoncer qu'il s'attaque à un autre défi, cette fois-ci, contre le décrochage scolaire.
