Quand Ecosystem a remporté en février 2008 l'appel d'offres pour moderniser l'infrastructure énergétique du Biodôme de Montréal, la tâche s'annonçait délicate. L'entreprise ne devait pas seulement garantir le respect de l'échéancier et des coûts dans leur intégralité à son client, elle devait aussi réaliser les travaux sans que les 750 espèces végétales ni les 230 variétés d'animaux en souffrent.
«La clé de ce type de projet réside dans la flexibilité du client... et des fournisseurs», dit André-Benoît Allard, directeur de projets chez Ecosystem, qui a mené avec succès cette opération.
Pas de plan ni de devis
Dans le cas du Biodôme, le chantier de deux ans et demi avait la particularité de ne reposer sur aucun plan ou devis au moment de l'appel d'offres. Une flexibilité appréciée par Ecosystem parce qu'elle pouvait proposer ses propres solutions. La PME a remporté l'appel d'offres grâce à la garantie d'une économie énergétique annuelle de 890 000 $ pour les cinq prochaines années. Une réduction de 30 % de la facture d'énergie du Biodôme.
L'entreprise est partie de cet objectif pour élaborer et respecter le «chemin critique» du projet. «Pour chaque projet, quelle que soit son envergure, nous créons un plan qui doit comprendre toutes les étapes à suivre, selon un horaire très précis», explique Thierry Desjardins, vice- président chez Ecosystem.
Ce plan prévoit l'échéancier des travaux, les commandes de pièces, les réservations de services des fournisseurs, etc.
Ces éléments ont été essentiels pour maîtriser et comprendre le projet tout en accordant une attention particulière aux étapes critiques. «Il est très important de s'entourer de fournisseurs de confiance, aptes à réagir prestement pour respecter le délai garanti au client», ajoute M. Allard. À plusieurs reprises, il a d'ailleurs pu compter sur de solides alliés parmi ses fournisseurs pour régler certains problèmes après les heures normales de travail.
Chez Ecosystem, la gestion de projet ne concerne pas seulement les aspects techniques. Elle touche aussi la dimension financière. Au moment de la planification et de la préparation de l'appel d'offres, la firme participe à la recherche de subventions pour aider le client à bénéficier des meilleures solutions énergétiques. Dans le cas du chantier du Biodôme, évalué à 9,6 millions de dollars (M $), cette recherche a permis de décrocher des subventions totalisant 1,7 M $.
Experts en optimisation
Le projet a été terminé au printemps 2011. Déjà, il a fait ses preuves. Et même plus. Les travaux ont eu un effet bénéfique sur plusieurs espèces végétales. En particulier sur les plantes de l'écosystème Golfe du Saint-Laurent, où le nouvel éclairage favorise la dormance des végétaux. Même les employés y gagnent : le bruit des appareils de ventilation a énormément diminué dans certaines sections.
La réussite de la gestion de projet chez Ecosystem est en grande partie attribuable au suivi des travaux exécutés. La firme, qui emploie plus de 140 personnes dans ses bureaux de Québec, Montréal, Toronto et New York - principalement des ingénieurs et des techniciens en bâtiment -, compte aussi une équipe d'une quinzaine d'experts en optimisation. Ces spécialistes, qui maîtrisent à la fois les techniques informatiques et les systèmes de chauffage, ont le mandat d'obtenir le meilleur rendement des solutions implantées. Et si le client économise davantage que prévu... les deux parties se partagent les surplus.
92 000 $ Salaire moyen annuel des gestionnaires de projet au Canada. Avec les compensations, il peut grimper à 98 000 $ Source : PMI International
