Malaga est une spin-off de Mines d'or Dynacor, une société établie à Montréal et opérant au Pérou. Lorsque cette dernière a racheté d'une famille péruvienne une mine de tungstène fermée dans les années 2000 à cause de l'effondrement du prix du métal, elle a créé une nouvelle société, Malaga, pour relancer la mine, en 2007.
L'an dernier, quand le Pérou a élu son nouveau président, Ollanta Humala, un homme de gauche, Malaga a perdu 30 % de sa capitalisation boursière. Mais Pierre Monet, qui a pris la tête de Malaga en 2007, est confiant : la demande pour le tungstène et le faible nombre de producteurs feront remonter son titre.
La preuve que le Pérou continue d'attirer les minières, c'est qu'en 2011, les investissements miniers y ont augmenté de 77 %.
L'arrivée de Xstrata dans la région où est située Malaga a poussé cette dernière à hausser de 10 % le salaire annuel qu'elle verse à ses employés et à rénover leurs unités d'habitation. Malaga n'avait pas le choix, mais au-delà des conditions monétaires, c'est sur la qualité des relations et la confiance que mise Pierre Monet pour la réussite de la mine.
Bien que le trajet à partir de Montréal prenne 8 heures d'avion et 7 heures de route, Pierre Monet se rend à la mine une fois par mois. «Il faut pouvoir leur parler dans les yeux et lire le non-verbal. Les Péruviens sont des travailleurs consciencieux et fiers. Au téléphone, ils ne te diront jamais non. Ce n'est qu'en personne que tu pourras juger si quelque chose est faisable ou pas», explique cet ancien dirigeant de IOC, qui a tenu à apprendre l'espagnol avant d'occuper son poste. Pierre Monet dit qu'il a accepté de redémarrer cette mine dans le but de créer des emplois et de bâtir de la richesse, pas pour faire un coup d'argent. «Et cela, les gens le sentent.»