Coûts de ses nouveaux kilowattheures, sécurité nucléaire, gestion interne... Pas de doute, le poids lourd des sociétés d'État de la province, Hydro-Québec, sera sous haute surveillance en 2012.
Son prochain grand complexe hydroélectrique, La Romaine, ne sera pas rentable, répète sur toutes les tribunes le professeur en économie de l'énergie Jean-Thomas Bernard, de l'Université d'Ottawa. «Selon leurs calculs, ils produiront à 6,4 ¢ le kilowattheure, dit-il. Ce n'est même pas rentable en fonction de la dernière entente d'exportation signée avec le Vermont, à 5,8 ¢ !» Pire, ajoute le chercheur, c'est à coups d'acrobaties comptables qu'Hydro-Québec arrive à un kilowattheure aussi abordable à La Romaine. «Selon nos calculs, le vrai coût, c'est 8,6 ¢.»
Ceux qui misent sur une hausse du coût de l'électricité en Nouvelle-Angleterre seront déçus, dit-il : «L'Energy Information Administration prévoit que le prix de l'électricité va demeurer faible pendant les 10 prochaines années.»
Hydro-Québec maintient tout de même son coût calculé de 6,4 ¢ à La Romaine. «Ça reste un projet très rentable, dit Gary Sutherland. Et les travaux vont très bien.»
En Mauricie, Hydro-Québec laisse planer le doute quant à l'avenir de son seul réacteur nucléaire en exploitation, à Gentilly-II. Les travaux à la centrale jumelle de Pointe-Lepreau, au Nouveau-Brunswick, frisent les quatre milliards de dollars, deux fois plus que prévu. Et la Commission canadienne de sûreté nucléaire examine les conclusions à tirer de la catastrophe de Fukushima, au Japon.