Entrepreneur, que de crimes on associe à ton nom

Publié le 24/09/2011 à 00:00

Entrepreneur, que de crimes on associe à ton nom

Publié le 24/09/2011 à 00:00

"Entrepreneur" (selon Le Petit Robert) : 1. Personne qui entreprend quelque chose. 2. Personne qui se charge de l'exécution d'un travail par un contrat d'entreprise. 3. Personne qui dirige une entreprise et met en oeuvre divers moyens de production en vue de produire des biens ou de fournir des services.

Variante québécoise : Personne louche aux intentions croches.

Dans l'esprit de bien des gens, c'est probablement la dérive que le terme est en train de prendre par rapport à toutes les manoeuvres frauduleuses présumées dans l'industrie de la construction au Québec. Il faut bien spécifier "présumées", car pour l'instant, on en est encore aux allégations. Mais les soupçons deviennent chaque jour plus pesants.

En résultent des effets pervers, notamment la contamination du mot entrepreneur. Comme il est immanquablement associé dans les manchettes à toutes sortes de malversations, il est fatalement éclaboussé. Ceux et celles qui sont en affaires deviennent des escrocs potentiels. On le sait, la réussite est suspecte ici. Le mal est insidieux, mais bien réel.

C'est malheureux et dangereux à la fois.

Malheureux, parce que l'immense majorité des entrepreneurs sont honnêtes. Des planificateurs financiers ont été reconnus coupables de fraude. Faut-il en conclure que tous les planificateurs sont des bandits ? Il est arrivé que des comptables maquillent les chiffres des états financiers. Dans le lot, ils ne représentent quand même qu'une poignée. Nous avons trop souvent cette désagréable tendance à mettre tout le monde dans le même panier.

Un camionneur qui achète trois camions pour augmenter son offre de services est un entrepreneur. Une infirmière que se lance dans les services de soins à domicile pour personnes âgées l'est tout autant. Tout comme l'est une ado qui s'aventure dans le design de mode. Par essence, les entrepreneurs sont des fonceurs. Toute société en a besoin. Et on l'a dit 100 fois, ce sont eux qui créent la richesse.

La dérive actuelle est également dangereuse, parce qu'elle risque de détourner des jeunes du milieu des affaires. Idéalisme et corruption, ou apparence de corruption, ne font pas bon ménage. La relève entrepreneuriale est pourtant vitale pour l'avenir du Québec. Il ne faudrait surtout pas perdre des candidats, simplement parce que le terme entrepreneur est en train d'être entaché.

Faudra-t-il inventer un nouveau terme plus politiquement correct pour désigner ceux et celles qui sont en affaires ? Ce serait absurde. Le temps est venu d'agir. Une commission d'enquête s'impose. Mieux vaut faire le ménage pour savoir qui est réellement en cause dans cette histoire de magouilles dans les contrats gouvernementaux et dans l'industrie de la construction. Ne serait-ce que pour réhabiliter tous les entrepreneurs consciencieux et fiers de l'être.

Il y a rendez-vous et rendez-vous

En France, il est difficile d'obtenir un rendez-vous pour discuter d'une transaction. Mais lorsque l'autre partie accepte de vous rencontrer, c'est signe que l'affaire se présente très bien. Au Québec, c'est l'inverse. Un rendez-vous est aisément arrangé. Mais c'est pratiquement une affaire de convenance qui ne veut pas dire grand-chose. Par politesse, peut-être, les Québécois ne veulent pas décourager a priori leur interlocuteur...

C'est là une des leçons apprises, parfois à la dure, par les jeunes V.I.E., les Volontaires internationaux en entreprise, actifs dans les filiales québécoises d'entreprises françaises. (En passant, ils forment un intéressant bassin d'entrepreneurs en devenir.)

Auparavant, on les appelait "coopérants". C'était l'époque du service national obligatoire en France ; bien des jeunes échappaient à l'uniforme en préférant un séjour à l'étranger. Le Québec en a accueilli des milliers, et plusieurs se sont installés ici pour de bon. Le système V.I.E. a pris la relève.

Chaque année, ils sont ainsi des dizaines à entrer au service d'entreprises les plus diverses, venant en renfort pour la gestion, le marketing, la vente... Soigneusement sélectionnés au départ, ils arrivent avec un bon bagage de connaissances et une certaine détermination. Mais ce n'est pas parce que le Québec est francophone que l'acclimatation est automatique. Chacun vit son propre choc culturel.

N'empêche. C'est là une formule inspirante, tant pour les volontaires que pour les entreprises qui les emploient. À quand l'équivalent chez nous ?

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