Acuta Construction, de Saint-Colomban, dans les Basses-Laurentides, compte s'installer en Floride dès l'été 2010.
" J'y songe depuis quelque temps déjà. J'ai fait quelques voyages pour tâter le terrain, ces dernières années, et je pense que le temps est venu ", dit son propriétaire, Yves Pelletier, qui précise avoir entrepris les démarches juridiques pour y implanter un bureau de chantier.
L'entrepreneur, qui travaille surtout à des projets de rénovation à Montréal, souhaite y acquérir des copropriétés pour les rénover et les revendre. Il cible des unités comprenant 3 ou 4 pièces et demie, vendues à moins de 100 000 $.
Évidemment, dans cette fourchette de prix, " je ne vise pas des condos sur le bord de la mer ", précise-t-il, en soulignant qu'il s'intéresse à la région de Fort Lauderdale, " où il y a beaucoup de Québécois ".
Le bon moment
Acuta rejoindra d'autres promoteurs immobiliers de la province, comme Clément Proulx, qui ont choisi la Floride comme terrain de jeu. Arrivé dans cet État du Sud en 1990, après avoir vendu son entreprise de fabrication de structures d'acier, le jeune retraité de 39 ans ne se contentera toutefois pas seulement des plages et du soleil.
En 1994, il achète une entreprise de fabrication de planchers de béton pré-usinés appartenant à des Québécois, située près de l'aéroport de Fort Lauderdale.
" Le timing était bon, l'économie se relevait de la récession du début des années 1990 ", rappelle-t-il. Au fil des ans, Proulx Construction étendra ses activités à la rénovation et à la construction, passant du même coup de 5 à 75 employés. Les années 2000 ont aussi été profitables pour l'entreprise. À la faveur du boom immobilier, celle-ci a connu son meilleur exercice en 2006.
La crise actuelle a toutefois ralenti les activités de l'entreprise, qui a réduit son effectif à 15 personnes. Mais " on voit la reprise, particulièrement dans les projets de rénovation ", note M. Proulx, qui a recruté cinq personnes ces dernières semaines.
L'entreprise participe d'ailleurs à un projet de construction de condos à Orlando, dont les dernières phases avaient été mises sur la glace il y a deux ans. Proulx Construction, dont la relève est assurée par le fils, Martin, est le fournisseur des planchers et structures d'acier pour la construction de ces logements qui se vendront quelque 450 000 $.
Quarante milliards de dollars en propriétés
La reprise immobilière a amené un autre promoteur québécois à s'intéresser à la Floride. Le Groupe LSR, de Saint-Lambert, déjà présent au Texas, a acquis en mai un complexe immobilier de 360 appartements luxueux à Boca Raton.
Un autre Québécois, Jean-François Roy, compte parmi les plus importants promoteurs immobiliers de la Floride. Arrivé également en Floride au début des années 1990 pour y profiter de sa retraite, le président de la société Ocean Land Investments a plutôt choisi d'investir dans l'achat de terrains le long de l'océan entre Miami et Palm Beach.
La baisse de prix des maisons et des terrains, jumelée à l'appréciation du dollar canadien, a ravivé l'intérêt des investisseurs, entrepreneurs et particuliers pour le marché immobilier floridien. " Le niveau de prêts hypothécaires a augmenté depuis deux ans ", note Alain Forget, vice-président des services bancaires transfrontiers de la Banque Royale, en Floride.
Les investissements canadiens dans les propriétés résidentielles en Floride ont augmenté de 43 % en 2007. On estime à 450 000 le nombre de Canadiens qui y possèdent des biens immobiliers, dont la valeur totaliserait quelque 40 milliards de dollars.
pierre.theroux@transcontinental.ca
