Ce que nous enseigne le Canadian Tire de Val-d'Or

Publié le 08/10/2011 à 00:00

Ce que nous enseigne le Canadian Tire de Val-d'Or

Publié le 08/10/2011 à 00:00

À Val-d'Or, le Canadian Tire situé sur la rue principale, la 3e Avenue qui traverse la ville, est fermé. C'est plutôt étonnant de le voir ainsi placardé alors que la région roule à pleins gaz, d'après ce qu'on entend.

"Vous n'avez pas vu le nouveau, un peu plus loin ? Il occupe quatre fois plus d'espace. Il paraît que c'est maintenant le plus gros du Canada !" répond Pierre Dufour, directeur général du Conseil local de développement (CLD) de la Vallée-de-l'Or.

Voilà qui concorde mieux avec l'impression générale qu'on retient de toute la région, qui profite manifestement du boom de l'industrie des ressources. Les affiches "Nous embauchons" abondent. Il n'y a plus un logement libre à Val-d'Or. En fait, c'est l'ensemble de l'Abitibi qui vient d'embrayer à grande vitesse : pour la première fois depuis 15 ans, la population recommence à augmenter. Il faut bien préciser qu'il s'agit de l'Abitibi, et non du Témiscamingue voisin, même s'il appartient à la même région administrative, car celui-ci peine encore à se relever des misères de l'industrie forestière.

Effet du Plan Nord ? Pas encore. Les gros investissements qu'on annonce à répétition prendront quand même du temps à se concrétiser. On s'en doute, il y a de bonnes chances pour que la cadence s'accélère alors davantage. Pour l'instant, Val-d'Or récolte les fruits de son propre Plan Nord, imaginé par ses dirigeants il y a plusieurs années.

"Lorsque le maire de la ville, Fernand Trahan, a déclaré que l'avenir du Québec passait par le Nord, on l'a regardé avec amusement", poursuit Pierre Dufour. Mais les événements lui ont donné raison. La Paix des Braves, cette entente historique entre les Cris et le gouvernement du Québec, a apaisé les tensions et permis de nouveaux partenariats dont profite aujourd'hui Val-d'Or.

L'aréna de la ville, par exemple, s'appelle le Centre Air Creebec. Le transporteur aérien autochtone fait de bonnes affaires et le trafic est constant entre les communautés de la baie James et celles du Sud. Val-d'Or se retrouve en plein coeur de ce nouveau réseau.

Une plaque tournante

C'est peut-être ce qui a inspiré un projet encore plus ambitieux, le Centre de transit nordique. Les projets se multiplient dans le Grand Nord québécois. Les distances sont considérables. Il faut transporter les gens tout comme les marchandises. Val-d'Or a entrepris de se positionner comme une plaque tournante et son aéroport, qui possède déjà les plus longues pistes du Québec après celles des aéroports de Montréal, voit déjà l'activité augmenter.

Reste que c'est le retour en force de l'industrie minière régionale qui alimente actuellement la croissance de la ville, et la locomotive s'appelle Canadian Malartic, le gigantesque complexe implanté par Osisko dans la ville voisine de Malartic.

Le Québec a connu trois investissements privés de plus d'un milliard de dollars en 20 ans : l'aluminerie Alcan de Laterrière, au Saguenay, au tournant des années 1990 ; le redéveloppement de la station Tremblant par Intrawest, quelques années plus tard ; et maintenant, Osisko, à Malartic.

Imaginez une immense mine à ciel ouvert, au fond de laquelle s'affairent pelles mécaniques et camions capables de transporter 240 tonnes de roches aurifères, qui seront ensuite broyées par un concasseur. La teneur en or est faible : à peine un gramme par tonne de minerai, ou un millionième. Impossible, dans ces conditions, de fonctionner avec une mine souterraine. Il faut du volume pour que l'opération soit profitable.

L'ennui, c'est que le gisement se situait en bonne partie sous la ville de Malartic. Après des années de discussions et de pourparlers, la compagnie a relocalisé plus d'une centaine d'habitations dans un tout nouveau quartier, a construit de nouvelles infrastructures - dont une des plus belles écoles primaires du Québec - et a commencé à creuser la mine.

Ce dérangement ne s'est pas fait sans heurts et des opposants remontent périodiquement aux barricades. Pour certains, le choc a été trop brutal. Mais une bonne majorité de la population appuie le projet et y trouve son compte. Le salaire annuel moyen des quelque 300 personnes qui travaillent aux activités minières est de 85 000 $, avant bonis...

Rien n'est petit en Abitibi. Surtout quand on se veut la porte du Nord, lui-même démesuré. L'espoir est tout aussi grand. Assez, en tout cas, pour rendre même chaleureux le vent venu de l'immensité boréale.

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