Les jeunes Y sont tombés dans les technos quand ils étaient petits, alors que les baby- boomers avaient plus de 40 ans quand ils ont eu à s'y adapter. Dans ce contexte, comment amener les différentes générations à se passer le relais en douceur ? Lyne Bouchard, chef de la stratégie du fournisseur de services en technologies de l'information DMR, nous répond.
JLA - Comment transférer aux nouveaux leaders les connaissances nécessaire pour prendre les rênes ?
L.B. - Cela varie selon les industries. Dans les métiers traditionnels, comme la plomberie, le jeune doit plutôt observer, car c'est très méthodique. Dans les métiers de cols blancs, le transfert dure plus longtemps, parfois plusieurs mois, voire des années. Mais dans les deux cas, il doit y avoir une étroite collaboration. Le senior doit avoir le désir et la capacité de transférer ses connaissances, ce qui n'est pas toujours le cas !
JLA - Pourquoi une personne d'expérience ne voudrait-elle pas collaborer ?
L.B. - Nos connaissances nous appartiennent, et les partager signifie qu'on accepte qu'un autre prenne notre place. Quelqu'un qui se fait imposer de transférer ses connaissances peut être particulièrement réticent à le faire. Cela demande aussi beaucoup de patience, car au début, il faut tenir la main du jeune leader.
JLA - Vous parliez de capacité à transférer ses connaissances. Les leaders ne l'ont-ils pas tous ?
L.B. - Non, pas du tout. Le problème est que certains font un travail depuis tellement longtemps qu'ils ne savent plus pourquoi ils le font et ni comment l'expliquer. C'est d'ailleurs pourquoi les technologies sont si utiles. Elles permettent de créer des processus, des dossiers et des réseaux où plusieurs personnes peuvent collaborer et fournir leurs conseils.
JLA - Comment les entreprises peuvent-elles tirer profit des sites de réseautage ?
L.B. - Il faut arrêter de voir le Web 2.0 comme une nuisance ! Permettre à ses employés de bloguer ou d'utiliser Facebook pour trouver des candidats intéressants peut rapporter beaucoup à l'entreprise. Les sites de réseautage permettent aussi de découvrir les intérêts de ses employés. S'ils sont sportifs, leur offrir un abonnement à un centre d'entraînement physique pourrait renforcer leur motivation.
JLA - L'approche de gestion est-elle différente avec les Y ?
L.B. - Je dirais plutôt qu'il ne faut pas les gérer. Les employeurs doivent offrir un terrain de jeu où les Y, quoique encadrés, détermineront les règles pour atteindre leurs objectifs. On leur a toujours dit qu'ils pouvaient accomplir ce qu'ils voulaient. Ils sont donc habitués à décider de tout. Il leur faut un environnement de travail où ils pourront aussi faire ce qu'ils aiment : socialiser, s'informer et être en contact avec leurs amis.
