Année coupe-gorge pour les détaillants de meubles

Publié le 28/02/2009 à 00:00

Année coupe-gorge pour les détaillants de meubles

Publié le 28/02/2009 à 00:00

Les détaillants de meubles et d'électroménagers canadiens seront mis à rude épreuve au cours des prochains mois.

À la mi-février, The Brick (Tor., BRK.UN, 1,35 $) a annoncé qu'elle suspendait ses distributions. Pour leur part, les dirigeants de Meubles Léon (Tor., LNF, 8,15 $) ont indiqué, lors de la publication des résultats du quatrième trimestre, qu'ils s'attendaient à ce que la première moitié de l'année soit pénible.

The Brick mal en point

Daniel Lavoie, analyste chez Montrusco Bolton, croit que l'année 2009 sera "terrible" dans le secteur de la vente de meubles et d'électroménagers. D'autres faillites sont à prévoir, dit-il. L'entreprise familiale Meubles Vaillancourt a déjà cessé ses activités et d'autres petits acteurs fragiles pourraient aussi devoir déposer leur bilan, indique M. Lavoie.

Quant aux grands détaillants présents au Québec, M. Lavoie juge peu probable que l'un d'eux fasse faillite. Mais il n'écarte pas cette éventualité, car il juge que The Brick pourrait éprouver de sérieuses difficultés à rester à flot cette année.

"L'entreprise a un problème de fonds de roulement. L'essentiel de son actif est constitué de stocks de marchandises et d'actifs incorporels", souligne-t-il.

De plus, environ 40 % du bénéfice d'exploitation de The Brick provient de la vente de services financiers (comme les garanties prolongées). L'analyste craint que les consommateurs y renoncent en période de récession.

De plus, les défauts de paiement sur les cartes de crédit de The Brick risquent de se multiplier, selon M. Lavoie.

La fiducie de revenu a dévoilé des résultats provisoires moins bons que prévu pour l'exercice 2008. Elle pourrait aussi être forcée de déprécier ses actifs incorporels au cours des prochains mois, a-t-elle averti.

Bien qu'il conserve une recommandation neutre sur le titre de The Brick, Stephen MacLeod, de BMO Marchés des capitaux, a fait passer sa cible d'un an de 3 à 2,25 $.

Le titre s'est déjà effondré : il s'échangeait à plus de 8 $ il y a un an.

BMTC en position d'affaiblir ses rivales

À l'inverse, le Groupe BMTC (Tor., GBT.A, 18 $), société mère de Brault et Martineau et d'Ameublement Tanguay, paraît bien placé pour accroître sa domination dans le marché québécois, selon M. Lavoie.

Dans le passé, le détaillant a augmenté ses dépenses publicitaires et réduit ses marges en période de ralentissement dans le but d'affaiblir ses concurrents. "BMTC va probablement répéter cette stratégie", prévoit l'analyste.

Il note que l'entreprise n'est pas endettée et est propriétaire des immeubles qui abritent ses magasins, ce qui accroît sa rentabilité et sa marge de manoeuvre.

Au quatrième trimestre terminé le 31 décembre, BMTC est parvenue à augmenter son bénéfice de 26 %, malgré un recul de 3 % de ses revenus.

Pour François Rochon, gestionnaire de portefeuilles chez Giverny Capital, la qualité exceptionnelle de la direction de BMTC est un des atouts concurrentiels de l'entreprise. "J'utilise rarement des termes aussi forts, mais le pdg Yves Des Groseillers est vraiment un génie de la répartition du capital", affirme-t-il.

Depuis 10 ans, Brault et Martineau a su récompenser ses actionnaires en rachetant près de 75 millions d'actions. Le titre a progressé de 48 % depuis cinq ans.

Meubles Léon mise sur de bons atouts

Meubles Léon pourrait aussi se tirer mieux d'affaire que plusieurs de ses rivales, pense Stephen MacLeod.

En dépit de perspectives qu'il juge sombres pour le secteur en 2009, il fait valoir que le détaillant ontarien a brillé lors des dernières périodes d'instabilité économique. Il pense que Léon devrait être en mesure de générer des liquidités suffisantes pour traverser la crise.

Comme BMTC, la valeur cachée de son portefeuille immobilier et son bilan sans dette lui assurent un avantage sur les autres détaillants de meubles.

jean-francois.cloutier@transcontinental.ca

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