Le sens des petits nombres

Publié le 01/02/2009 à 00:00

Le sens des petits nombres

Publié le 01/02/2009 à 00:00

Récemment, il fallait étudier les états financiers des banques et des sociétés pétrolières, lire dans le journal le montant des dépenses militaires des États-Unis ou ouvrir un livre d'astronomie pour mettre notre capacité à rationaliser les grands nombres à l'épreuve. À partir d'un certain niveau, notre cerveau peine à se les représenter : des centaines de millions de dollars de profits trimestriels, des dizaines de milliards de dollars à l'armée, des milliards de milliards d'étoiles. Ça étonne, ça indigne, ça émerveille.

En nous procurant notre ration quotidienne de chiffres insensés, l'actualité économique nous habitue aux grandeurs : fraude de 50 milliards de dollars ; 15 milliards de dollars d'aide à l'industrie automobile ; plan de sauvetage de 700 milliards de dollars... Pour s'assurer du fonctionnement du système financier, le Trésor américain aurait accordé au cours de la dernière année 1,7 billion sous forme de prêts, 3,1 billions en garanties de prêts et trois autres billions en investissements (achats d'actions et rachats d'hypothèques).

On ne sait même plus comment désigner ces nombres. Et les traductions nous compliquent la tâche, car les Anglais appellent nos milliards des billions, quand pour nous un billion équivaut à mille milliards. En anglais, on dit "trillion". Juste d'y penser donne le vertige.

Mais on s'y fait. À force d'ingurgiter des zéros, on en vient à perdre le sens des proportions. On observe ces chiffres interminables défiler sous nos yeux comme des vaches qui regardent passer le train. Par exemple, il y a six mois, le moindre déficit budgétaire était politiquement inconcevable au Canada. Au moment de mettre sous presse, non seulement l'idée est dans l'air, mais le gouvernement fédéral évoque la possibilité d'un manque à gagner de 30 milliards de dollars dans son prochain budget, et personne ne semble s'en formaliser.

Cependant, l'actualité économique ne charrie pas que des chiffres astronomiques. Elle nous en envoie aussi plein de petits qui, au contraire des grands, piquent comme des dards et dont on s'accommode très mal.

L'année dernière, 17 000 milliards se sont évaporés des marchés boursiers mondiaux. Bof... Pour vous, cela s'est peut-être traduit par une perte de 80 000 dollars. Si vous approchez de la retraite, cela peut correspondre à 200 dollars de revenus en moins par mois pendant les 25 prochaines années. Assez en fait pour que vous revoyiez vos projets de retraite, à moins que vous ne travailliez trois ans de plus.

C'est pour vous que nous avons préparé notre article sur la retraite. Parce que ce sont les petits chiffres qui nous touchent.

daniel.germain@transcontinental.ca

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