L'idée de récupérer des denrées périssables ne l'a pas quitté depuis sa sortie de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec, à 22 ans. Le défi : réunir autour de la même table les intervenants de l'industrie afin de les intéresser à son idée de redistribution alimentaire. Impossible? Ce mot ne fait pas partie du vocabulaire de Jean-François Archambault.
En 2002, il crée La Tablée des Chefs sur le modèle de City Harvest, un organisme de New York qui redistribue des surplus alimentaires depuis 25 ans. L'objectif est de servir d'agent de liaison entre des organisateurs d'événements majeurs et les 17 banques alimentaires du Québec pour distribuer la nourriture aux personnes dans le besoin.
La recette a mis du temps à lever. Le cuisinier a dû surmonter plusieurs obstacles. " À l'époque, les hôteliers avaient très peur de faire la une des journaux à cause d'un empoisonnement alimentaire ", explique-t-il. Sa solution : implanter une logistique à toute épreuve afin de garantir la fraîcheur des aliments.rnrnAutre montagne à grimper : la question de l'ego des chefs. " Au début, ils refusaient de collaborer, car ils ne voulaient pas se faire accuser de mal gérer leurs stocks de nourriture. " C'est tout le modèle d'entreprise de la gestion hôtelière qu'il faut bousculer. Plusieurs joueurs majeurs l'ont suivi, comme le Centre Bell, le Mouvement Desjardins et l'Hôtel Windsor.
Pierre Beaudoin, Joey Saputo et bien d’autres nous parlent de leur audace.