L'agence de notation Standard and Poor's a relégué mardi le géant finlandais des téléphones portables Nokia encore plus bas dans la catégorie des émetteurs de dette à caractère spéculatifs, abaissant sa note de deux crans à "BB-".

S&P, qui a donné à la note une perspective "négative", a invoqué dans un communiqué une "révision à la baisse de [ses] estimations pour le chiffre d'affaires et la rentabilité des activités de Nokia dans les téléphones multifonctions en 2012 et 2013".

L'agence avait fait passer l'ancien numéro un mondial dans la catégorie spéculative en avril, face à l'érosion des ventes. Depuis, cette tendance n'a fait que s'aggraver, et selon S&P les perspectives ne sont guère bonnes.

L'agence cite des chiffres de Strategy Analytics selon lesquels la part de marché du finlandais dans le marché mondial des téléphones intelligents a chuté de 12,6% au quatrième trimestre 2011 à seulement 7,0% au deuxième trimestre 2012.

"Le chiffre d'affaires de Nokia pourrait se stabiliser en 2013 si la croissance des téléphones multifonctions Lumia arrive à compenser la perte de vitesse de ceux qui utilisent le système d'exploitation Symbian et, dans une moindre mesure, des [autres] téléphones mobiles", a expliqué l'agence.

La gamme Lumia, lancée après la signature en 2011 d'un partenariat avec le géant américain des logiciels Microsoft, doit permettre d'effacer l'échec commercial de la gamme Symbian.

Mais les détails sur le téléphone-phare de Nokia, équipé du système d'exploitation Windows 8 que Microsoft compte lancer à l'automne, se font encore attendre.

Pour S&P, les difficultés du groupe sur le marché devraient faire chuter sa trésorerie nette à moins de 3 milliards d'euros en fin d'année, contre 4,2 milliards au 30 juin.