Bientôt, son titre disparaîtra du tableau de la Bourse de Toronto, et comme Nortel vend ce qui ui reste d'argenterie pour payer en partie ses créanciers, l'action qui ne vaut plus qu'une pitance va complètement se dissoudre. En date d'hier, la capitalisation globale de Nortel n'atteignait même pas 100 millions $, elle qui avait grimpé au-delà de 360 miliards $ en l'an 2000. C'était 30 % du poids total de la Bouse de Toronto.
Erreurs stratégiques, appétit démesuré pour les acquisitions, malversations, tout y est passé. Sans compter la gloutonnerie des dirigeants. À lui seul, l'ancien président John Roth avait encaissé 135 mllions $ en 2000 simplement en convertissant la montagne d'options qui lui avaient été consenties... Tout de suite aprés, la bulle éclatait, ce qui a fini par entraîner la mise à pied de 60 000 personnes, dont quelques milliers au Québec.
Cette année encore, Nortel, à l'agonie, a quand même versé pour 8 millions $ en bonis à ses hauts dirigeants pour les inciter à demeurer en poste... alors qu'on était en train de démanteler les quelques morceaux qui restaient.
Cisco a survécu, comme d'autres qui ont pourtant également eu la vie difficile. RIM a bourgeonné. Pas Nortel. Question de leadership, de vision, de clairvoyance. Ou d'incompétence et de cupidité. S'être fait désigner un jour « fleuron canadien de la haute technologie » n'évitera pas à Nortel une place au musée des horreurs. Avec une amère leçon : les succès d'hier ne garantissent rien. Au passage, ça nous aura coûté quelques centaines de milliards de dollars.