Serge Godin, cofondateur du Groupe CGI, souligne l'importance de garder les innovateurs de demain au Québec
Délocaliser les emplois en TI aujourd’hui, c’est anéantir la capacité d’innovation du Québec demain. Voilà pourquoi Serge Godin, cofondateur et président exécutif du conseil du Groupe CGI, à l’inverse de plusieurs de ses concurrents à l’échelle mondiale, résiste aux économies générées à court terme par la délocalisation.
«Les emplois déplacés sont souvent des emplois de début de carrière. Mais ce sont ces gens qui deviennent les concepteurs de l’innovation, les architectes de la productivité. Si vous avez envoyé cette capacité-là «offshore», dans dix ou quinze ans, vous n’avez plus vos innovateurs», a fait valoir M. Godin en entrevue, après son allocution devant les 1600 participants de la JIQ réunis à Québec. La JIQ est un événement annuel sur les nouvelles tendances en technologies de l'information organisé par la section de Québec du Réseau Action TI.
Serge Godin estime essentiel de freiner l’exode des cerveaux. Au cours des dernières années, a-t-il indiqué, 35 000 emplois en TI ont été déplacés du Canada vers les pays émergents et deux millions d’emplois en TI sont partis de l’Europe et de l’Amérique du Nord vers les pays émergents.
Le seul cas d’IBM donne à réfléchir : sur 195 000 emplois en TI, 157 000 ont été délocalisés vers les économies émergentes.
CGI a déplacé des emplois en Asie elle aussi, mais dans une proportion beaucoup plus faible.
«On a pris une position, dit M. Godin. On a dit à nos clients qu’on pouvait faire le travail à moindre coût à partir des Philippines. Mais on leur a expliqué les impacts à moyen-long terme. On leur a dit que la capacité d’innovation dans 10-15 ans elle resterait là-bas.»
Centres en région pour réduire les coûts