(Photo: Bloomberg)

L'action Yahoo était en nette baisse mercredi, au lendemain de l'annonce d'un plan stratégique qui ne lève toujours pas les incertitudes sur l'avenir du groupe internet américain en difficulté.

Le titre a perdu jusqu'à 9% en début de séance à Wall Street, avant de réduire un peu ses pertes. Il reculait de 6,06% à 27,30 dollars en début d'après-midi.

Yahoo! a annoncé mardi soir, en marge de ses résultats annuels, un plan de restructuration qui va réduire les effectifs de 15% et rationaliser ses activités.

S'il a évoqué uniquement dans l'immédiat des cessions d'actifs non stratégiques, comme des brevets ou de l'immobilier, il semble aussi entrouvrir la porte à une possible vente de son coeur de métier: Yahoo! va examiner «d'autres options stratégiques» parallèlement à la poursuite des préparatifs pour la scission qui permettra de séparer en deux sociétés distinctes ses activités internet et sa participation dans le groupe chinois Alibaba.

Il signale ainsi qu'il est «ouvert à la réception d'offres d'achat», estiment les analystes de FBN Securities, qui voient dans Verizon et Microsoft «les acquéreurs les plus logiques».

«Plusieurs prétendants pourraient émerger pour le coeur de métier de Yahoo, dont Verizon, ATT et Comcast», jugent aussi les experts de Cantor Fitzgerald. Pour eux, ne plus fermer la porte à une vente pourrait apaiser un peu certains investisseurs et «peut-être permettre à l'entreprise de pouvoir respirer un peu à court terme».

Mais globalement, «Yahoo garde toutes les options ouvertes», résument les analystes de RBC Capital Market. 

Cela «ne va pas être suffisant pour ceux qui voulaient des changements plus spectaculaires», préviennent aussi les analystes de Barclays, et «le plan de réorganisation pour 2016 ne va pas faire grand chose pour inspirer confiance dans la croissance future».

La directrice générale Marissa Mayer, qui tente sans succès depuis l'été 2012 de relancer l'ex-fleuron d'internet, a d'ailleurs prévenu que la restructuration signifiait que 2016 allait être encore «une année de transition», avec un probable recul du chiffre d'affaires et des bénéfices, avant un «retour à une croissance modeste». 

C'est un peu le plan de la dernière chance pour Marissa Mayer, qui subit des pressions croissantes d'actionnaires activistes mécontents. Plusieurs d'entre eux ont exigé ces derniers mois des mesures fortes et le remplacement de tout ou partie des dirigeants.