«Pour être honnête, les mots de passe sont ne sont pas sécuritaires, ils ne servent à rien et il est temps qu'on s'en débarrasse», a lancé Jonathan LeBlanc, chef mondial de l'évangélisme chez PayPal, au début de sa présentation. De passage à Montréal dans le cadre de la conférence techno ConFoo, il présentait alors sa vision de l'avenir de l'identification qui, selon lui, passe par la biométrie.
Même si ses mots sont forts, l'opinion de Jonathan LeBlanc n'a rien d'hérétique. Bien au contraire, elle est conforme à celle adoptée par la FIDO Alliance, lancée en 2013, qui compte parmi ses membres PayPal, MasterCard, Visa, Google, Microsoft et Samsung, pour ne nommer que ceux-là. Depuis lors, le consortium s'efforce de tuer le mot de passe en créant des normes sécuritaires pour ses solutions de rechange, qui peuvent aussi bien prendre la forme d'une carte à puce que celle d'un capteur d'empreintes digitales.
Ordinateurs vestimentaires et biométrie
Les moyens d'identifications biométriques vont bien au-delà des capteurs d'empreinte digitale de l'iPhone. Parmi ceux qui ont le vent dans les voiles, l'identification par la voix et la reconnaissance faciale, qui présentent l'avantage de fonctionner avec des capteurs déjà installés dans la plupart de nos appareils électroniques.
L'analyse des veines, mises en avant par la Suédoise Quixter, et celle du battement cardiaque, promue par la Torontoise Nymi, semblent elles aussi prometteuses.
À plus long terme, des technologies issues de la recherche médicale pourraient brouiller la limite entre les capteurs biométriques et notre propre corps. MC10, une start-up de Cambridge, vise ainsi à placer des capteurs biométriques dans un ordinateur de la taille d'un timbre-poste, qu'on applique sur la peau comme un tatouage temporaire.
Dangerous Things, une autre start-up, vend pour sa part un kit (au prix de 57 $) qui permet aux enthousiastes de s'injecter sous la peau une capsule stérile contenant une puce RFID similaire à celle qu'on retrouve dans les cartes de paiement sans contact.
Et c'est sans parler des facteurs d'identification temporaires sous forme de pilules à avaler et des implants dans le cerveau, qui ne sont pas encore proposés au grand public.
«Ce qui retarde l'adoption de toutes ces technologies, ce sont les normes culturelles, explique Jonathan LeBlanc. C'est la raison pour laquelle les ordinateurs vestimentaires qui ont du succès reprennent des formes familières, comme la montre ou le bracelet.»