Le groupe américain Alphabet (Google), dont les pratiques fiscales sont décriées au Royaume-Uni, compte parmi les placements du fonds d'investissements de sept milliards de livres (8,9 milliards d'euros) géré par l'Eglise anglicane d'Angleterre, a-t-elle indiqué lundi dans un rapport.
Parmi ces investissements figurent également le groupe sud-coréen Samsung Electronics ou le groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline, précise, sans détails chiffrés, le document rédigé par la branche de «Church of England» chargé de gérer le fonds.
L'archevêque de Canterbury, Justin Welby, souligne dans ce rapport l'intérêt «crucial» de cet outil financier pour soutenir le financement des différentes activités de l'Eglise anglicane, tout en insistant sur la nature «éthique et responsable» des investissements engagés.
Mais le quotidien britannique The Times a préféré retenir que l'Eglise avait investi «des millions de livres dans Google (Nasdaq: GOOG) malgré sa promesse de s'élever contre les entreprises accusées d'évasion fiscale».
Alphabet n'est en effet guère en odeur de sainteté au Royaume-Uni quant à ses pratiques fiscales. En début d'année, l'administration britannique a conclu un accord avec le groupe en vertu duquel ce dernier s'est engagé à verser au Trésor 130 millions de livres d'arriérés d'impôts pour la période de 2005 à 2015 (168 millions d'euros).
Mais la Commission des comptes publics de la chambre des Communes a établi que ce montant semblait «démesurément petit comparé à la taille de l'activité de Google au Royaume-Uni».
Interrogé par l'AFP à ce sujet, un porte-parole de l'Église anglicane a affirmé qu'elle encourageait les entreprises à adopter de «bonnes pratiques».
«Au delà des interventions que nous avons menées jusqu'ici, nous reconnaissons la nécessité d'un engagement supplémentaire», a-t-il néanmoins ajouté.
L’Église anglicane a commencé à constituer son portefeuille dès 1948, et il n'a cessé de croître depuis. En 2015, le fonds d'investissement a contribué à hauteur de 218,5 millions de livres (277 millions d'euros) à ses dépenses.
