Photo : Benjamin Nantel, LesAffaires.com

Bell s’apprête à facturer à ses clients des frais de 2 $ par mois pour ceux qui désireront obtenir une facture papier par la poste, a appris LesAffaires.com

Cette mesure s’appliquera à tous les nouveaux clients à partir du 11 décembre prochain pour ceux qui demanderont à recevoir une facture dans la boîte aux lettres.

Pour les clients actuels qui ajouteront des nouveaux services après le 11 décembre, il leur sera proposé d’adhérer à la facturation électronique. Ceux qui voudront conserver un relevé papier se verront aussi facturer 2 $ par mois.

« Il y a plusieurs canaux avec lesquels nous pouvons communiquer avec nos clients », a expliqué Marie-Ève Francoeur, porte-parole de Bell, lorsque questionnée sur ce qui adviendrait des clients n’ayant pas un accès Internet à la maison.

En plus de la section MonBell sur le site web de la compagnie, l’entreprise offre une application pour téléphones intelligents, et tout appel au service à la clientèle pour obtenir les détails de la facture est gratuit, a-t-elle expliqué. « Internet est disponible partout maintenant, au bureau, à la bibliothèque et avec nos téléphones portables ».

Bell n’est pas la première compagnie à vouloir inciter ses clients à passer à la facturation électronique. Seulement du côté de la téléphonie mobile, Fido exige des frais de 2 $ mensuellement pour une facture papier, un montant ensuite versé à la fondation Evergreen. Virgin Mobile pour sa part récolte 4 $ pour chaque facture transmise par la poste.

La mesure n’est pas illégale selon la Loi sur la protection du consommateur, a déclaré Me Dominique Gervais d’Option consommateurs, mais elle n’est pas logique pour autant croit-elle. « Pour les familles démunies ou même ceux qui ne sont pas intéressés à avoir Internet à la maison et qui ne veulent que le téléphone de base, ça n’a pas de bon sens ». Si tous les fournisseurs de services adoptent des pratiques similaires, « c’est six, huit ou dix dollars que l’on va soutirer dans les poches des familles pour qui chaque dollar compte ».

S’il s’agit d’une mesure environnementale, Bell devrait plutôt utiliser des mesures incitatives plaide Me Gervais, puisque certains n’ont pas le choix de se passer d’Internet à la maison. « Une entreprise doit être responsable et servir tous ses clients de la même façon ».

La décision de Bell n’est pas associée à une initiative environnementale spécifique, indique Mme Francoeur, mais elle comporte effectivement des avantages en la matière. « Cela représente 26 000 arbres par année », a-t-elle souligné.