Le nerf de la guerre, pour les professionnels du secteur, c'est le prix des livres électroniques.
Beaucoup de consommateurs ne comprennent pas que, bien souvent, un livre électronique qu'ils reçoivent en une minute sur une liseuse coûte autant qu'un pavé de 400 pages acheté dans un magasin, ce qu'Amazon semble avoir compris avec le prix de 9,99 dollars qu'il tente d'imposer pour la plupart des livres numériques.
Distributeur par métier, Amazon s'accommode de marges minimes pour imposer ce nouveau type d'achat. Mais chez les éditeurs, on défend la nécessité de prix plus élevés - aujourd'hui bien souvent autour de 15 dollars - en faisant valoir que le format numérique implique "d'importants investissements éditoriaux, technologiques et financiers".
"Ces coûts comprennent la numérisation des contenus pour qu'ils soient adaptés aux divers formats numériques disponibles, l'ajout de fonctions améliorées et interactives, et, surtout, les coûts entraînés par le piratage", a fait valoir une porte-parole de l'association des éditeurs.
"Il se peut que le deuxième exemplaire d'un livre numérique ne coûte à peu près rien à l'éditeur", précise M. Norris, mais "le premier peut avoir coûté 250.000 dollars".
Les auteurs ont pris le parti des éditeurs, bien qu'Amazon garantisse a priori une plus large distribution de leurs ouvrages. Ils craignent que les librairies disparaissent, ce qui les priverait d'une vitrine essentielle et d'un marketing de bouche à oreille.
Les médias sociaux pourraient peut-être à terme prendre le relais, en popularisant les choix de lecteurs influents, mais c'est sans doute trop tôt: "31% des acheteurs de livres numériques comptent sur les recommandations de libraires en magasins pour choisir des livres", relève M. Norris.