Le bitcoin, la mystérieuse monnaie des férus d'internet présentée comme un moyen « cool » de s'affranchir des banques centrales, a subi la semaine dernière son premier véritable « krach », sous la pression de spéculateurs inconnus, suscitant des doutes sur son avenir.
Le prix de cette monnaie virtuelle prisée par les « geeks » a connu une surprenante ascension ces dernières semaines, avant d'être divisé par cinq en trois jours.
Inventé en 2009 après la crise financière mondiale par un mystérieux informaticien caché sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, le bitcoin a subi jeudi « un effondrement majeur », a admis vendredi dans un email à l'AFP Gavin Andresen, responsable scientifique de la Fondation Bitcoin.
« Il y a eu beaucoup de spéculation de court terme », explique-t-il, « avec des gens qui voient que le prix monte et veulent se lancer, faire de l'argent, et ensuite s'en aller avant que (le prix) s'effondre ».
Le bitcoin, dont le prix a grimpé jusqu'à 266 dollars mercredi, ne valait plus que 54 dollars vendredi, selon la plateforme Mt. Gox, qui gère 80% des échanges de bitcoins, et a dû fermer ses portes momentanément jeudi.
La volatilité du prix « n'est pas bonne pour le bitcoin », reconnaît M. Andersen. Mais « à fur et à mesure que le bitcoin prend de la valeur, et que les infrastructures qui l'entourent atteignent une certaine maturité, son prix par rapport aux autres devises deviendra plus stable », promet-il. Cela pourrait prendre « quelques années » et passer par des moments « chaotiques », admet-il cependant.